Alors que le monde du travail, éprouvé par deux mois de semi-confinement, reprenait enfin ses activités, il a été entravé par des restrictions de circulation disproportionnées qui tiennent du pur mépris. La Chambre de commerce, d’industrie et des services de Genève (CCIG) est acquise à la mobilité douce, mais la création de véritables autoroutes à vélo sur les quais, sans concertation des milieux économiques, marque une sérieuse entorse à la paix des transports. Certes, la crise sanitaire induit une nouvelle normalité et justifie des décisions dictées par l’urgence. Certes, le principe de précaution limite une trop forte fréquentation des transports en commun. Toutefois, paralyser ainsi le U lacustre, seul axe reliant les deux rives du Léman de l’entonnoir genevois, constitue une aberration, et érige à nouveau les automobilistes en parents pauvres de la mobilité. Plutôt que la proportionnalité, l’Etat a privilégié la facilité; un badigeonnage à la hussarde qui péjore sérieusement la fluidité du trafic et freine la reprise économique. Cela est d’autant moins acceptable que l’on encourage les employés – parfois sans choix de mode de transport – à regagner leurs postes de travail. Notre canton n’a pas à subir ce «hold-up» alors qu’il est confronté à l’une des pires crises de son histoire.
«Je ne veux pas d’une guerre des transports!»
La réponse de Serge Dal Busco, conseiller d’Etat chargé du Département des infrastructures