Fête nationale commune avec le Bénin: la polémique enfle

VILLE DE GENÈVE • Une pétition contre le 1er Août partagé avec le pays africain qui célèbre sa fête nationale le même jour que la Suisse fait sortir de ses gonds le maire Rémy Pagani. Explications.

  • La présentation, fin juin, de l’affiche de la manifestation représentant une poya revisitée avec des symboles béninois avait déjà suscité la controverse. GiM

    La présentation, fin juin, de l’affiche de la manifestation représentant une poya revisitée avec des symboles béninois avait déjà suscité la controverse. GiM

«C’est incroyable qu’inviter le Bénin soit sujet à polémique. On est tombé très bas», s’emporte Rémy Pagani, maire de la Ville de Genève. C’est lui qui a validé l’idée d’une célébration commune avec le pays d’Afrique qui célèbre sa fête nationale le même jour que la Suisse. «Que des citoyens osent lancer et signer une pétition contre un 1er Août partagé est lamentable, grossier et chauvin, poursuit-il. Le racisme de ces gens ne passera pas. Je rappelle que toutes les festivités traditionnelles sont au programme de la manifestation prévue au parc La Grange. Mieux, les amateurs de yodel ou cors des Alpes seront comblés par la qualité des artistes invités. Au menu, il y aura des musiciens helvétiques, des musiciens béninois et des formations binationales qui se réuniront autour de projets musicaux communs. Chacun pourra choisir selon ses goûts. Ces pétitionnaires échauffent les esprits en dénigrant et stigmatisant les autres alors que c’est le système économique injuste autour de la planète qu’il faut dénoncer.

Des accusations qui ne devraient pas plaire aux pétitionnaires, le groupe de résistants suisses Helvetia Helvetia. Leur texte, lancé le 25 juin et soutenu par plus de 460 personnes selon un comptage numérique interne, précise notamment qu’«il n’est pas normal qu’en cette fête toute particulière, on nous propose des danses béninoises, de la cuisine béninoise, de l’artisanat béninois… sous prétexte que leur fête tombe le même jour que nous. Libre à eux de festoyer avec nous, mais ne partageons pas notre grand jour!»

Affiche critiquée

Pour mémoire, la présentation, fin juin, de l’affiche de la manifestation représentant une poya revisitée avec des symboles béninois avait déjà mis le feu aux poudres. «Et vous n’avez pas lu les commentaires sur le site LesObservateurs.ch. C’est à la limite du racisme», dénonce encore Rémy Pagani. Avant de demander aux Genevois «de venir en plus grand nombre au parc La Grange pour défendre les valeurs de solidarité, partage, paix et tolérance indéfectiblement liées aux célébrations de la fête nationale des deux pays.»