«On a volé la culasse de mon fusil militaire dans ma cave! Quelle galère», panique un soldat genevois après le cambriolage survenu dans les sous-sols de son logement aux Charmilles, le 24 juillet dernier.
«J’avais pris la précaution de séparer le fusil de la culasse, mais je n’ai pas entreposé le matériel dans un lieu sécurisé en conformité avec les directives de l’armée. Elle m’a rappelé à l’ordre pour ma négligence. J’ai, semble-t-il, fait tout faux. Pour cette erreur, et malgré ma plainte à la police pour vol, je risque une lourde sanction disciplinaire. Et même, dans le pire des scénarios, jusqu’à trois ans de prison…»
Directives
«Si le vol de matériel militaire est imputable au non-respect des directives de l’armée, ce jeune soldat peut en effet être poursuivi au sens de l’article 73 du Code pénal militaire [abus et dilapidation du matériel]», confirme Laurent Forestier, directeur de la communication au Département de la sécurité (DS). Qui ajoute: «La peine privative de liberté de trois ans est un maximum. En l’espèce, s’agissant d’une négligence, on parlerait plutôt de peines pécuniaires ou de punition disciplinaire.»
Pour mémoire, le Code pénal militaire punit tous les soldats et recrues qui n’entreposent pas sous clé leur matériel militaire, y compris l’arme personnelle dont la culasse doit obligatoirement être séparée et rangée sous clé dans un lieu sûr.
En cas d’incendie aussi...
A noter que la réglementation sera la même pour le militaire victime d’un cambriolage ou d’un incendie. «Un compartiment délimité par des cales voies (ndlr: comme le sont en général les caves) n’est par ailleurs pas un endroit sûr pour entreposer une partie du fusil militaire», détaille encore Laurent Forestier. Avant de conclure: «Le soldat a aussi la possibilité d’entreposer à l’arsenal toutes ses affaires militaires, y compris l’arme personnelle et la culasse.»
Une leçon que la jeune recrue n’est pas près d’oublier. «Une chose est sûre, on ne m’y reprendra plus», promet-elle en attendant la sanction militaire.