L’arnaque vise les seniors. Les cibles sont le plus souvent contactées par téléphone mais aussi par e-mail ou SMS. A quelques détails près, le scénario est le suivant: l’interlocuteur au bout du fil se fait passer pour un membre de l’Administration fiscale cantonale (AFC). Il explique à la potentielle victime qu’elle a une dette d’impôt et la menace de pénalités de 200’000 francs ainsi que d’une dénonciation à la justice. Pour être crédible, les escrocs donnent notamment un faux numéro de dossier.
50’000 francs d’amende!
«Une contribuable s’est vue promettre un arrangement, soit 50’000 francs d’amende au lieu de 180’000 francs, à condition qu’elle règle le montant le jour même, raconte Charlotte Climonet, directrice générale de l’AFC. Apeurée et mise sous pression, elle était en chemin vers la banque lorsque sa sœur nous a contactés. Cette dernière a heureusement réussi à joindre la victime à temps pour la prévenir qu’il s’agissait d’une arnaque.»
Face à la recrudescence de ces arnaques depuis le 20 janvier, l’AFC et la police genevoise multiplient les appels à la vigilance. La directrice générale souligne que l’administration fiscale ne demande jamais d’informations bancaires par téléphone et ne fixe pas de rendez-vous au domicile des contribuables ou dans la rue. Et d’ajouter: «En cas de doute, il ne faut surtout pas hésiter à nous contacter au 022 327 70 00 ou la police au 117.» Plus généralement, la police conseille de «ne pas donner d’informations personnelles, de ne pas prendre de rendez-vous avec des inconnus et de ne pas hésiter à raccrocher en cas de doute». Enfin si une personne a été victime, il est recommandé de prendre contact avec la brigade des vols de la police judiciaire au 022 427 72 60 pour déposer plainte.
«Officiel et convaincant!»
Interrogé par la RTS sur ces arnaques, Patrick Ghion, chef de la section forensique de la police genevoise, note une professionnalisation des escrocs, loin «des e-mails mal écrits, avec beaucoup de fautes d’orthographe et des mauvais graphiques. Aujourd’hui, les cyber-escroqueries sont de plus en plus professionnelles.» Ce dont témoigne sur les réseaux sociaux l’une des personnes contactées: «Je viens de raccrocher avec l’un de ces escrocs. Il était tellement officiel et convaincant!»