Des mots simples qui recouvrent des devoirs exigeants
Cinq ans durant, ce journal a donc tenté d’éviter l’écueil majeur des médias modernes: se poser en donneur de leçons alors que notre travail, au contraire, était d’en prendre.
Car la fatuité arrive rapidement à qui fréquente le pouvoir et la tentation est grande d’écrire à la foule depuis le piédestal du sachant. La composition sociologique actuelle de la profession ne fait rien pour arranger les choses. Issu de la classe moyenne, instruit et avide de respectabilité, le journaliste moderne applique volontiers sur la ville une grille de lecture étroite.
Il est tenté de partager tout naturellement la vision dominante de l’actualité, celle du pouvoir, celle de la majorité. Dans ces conditions, comment pourrait-il se faire le témoin de ce qui surgit, dérange, innove? Comment pourrait-il le remarquer, même? Et le retranscrire?
C’est avec ces réflexions en tête, et en luttant constamment contre cette pente naturelle des médias en ce début de XXIe siècle, que s’est construit le GHI moderne. C’est là toute la noblesse et tout le défi de ce journal. CAA