Rebondissement dans la saga sur l’appellation de la fête des écoliers du primaire en Ville de Genève. Une semaine après l’édition 2019, dont le cortège a été annulé à cause de la canicule, trois conseillers municipaux PLR donnent de la voix en lançant une pétition intitulée: Pour le retour à Genève de l’appellation originale de Fête des promotions.
Soutien populaire
«Le Conseil administratif s’obstine à ne pas prendre en considération une majorité du délibératif qui avait voté, en début d’année, un retour à l’intitulé historique. Face à ce refus, nous avons décidé de demander le soutien populaire», expliquent d’une même voix Simon Brandt, Florence Kraft-Babel et Patricia Richard, cosignataires du texte. Avant de préciser: «Il faut en finir avec cette novlangue qui consiste à vouloir changer le monde en imposant son vocabulaire au détriment de l’histoire. Nous rappelons que, à l’automne 2011, la Confédération a retenu au patrimoine immatériel de la Suisse sept traditions genevoises vivantes. Parmi celles-ci, il y a l’appellation promotions, instaurée par Calvin en 1559. Une fois de plus, le Conseil administratif se montre détaché des réalités», pointent encore les pétitionnaires.
Discriminatoire
Ton plus mesuré du côté de l’Exécutif de la Ville de Genève qui campe néanmoins fermement sur ses positions. «Sur le fond, je constate de plus en plus que les enfants sont confrontés durant toute l’année scolaire à l’esprit de compétition, à la confrontation, à la nécessité de réussir», explique d’emblée Esther Alder, magistrate en charge du Département de la cohésion sociale et de la solidarité en Ville de Genève. Qui poursuit: «Leur offrir à toutes et à tous un jour de fête, avec pour seule ambition le plaisir d’être ensemble, la joie, le partage et la rencontre, me satisfait pleinement. Comme le disait le généticien philosophe Albert Jacquard, ce n’est pas en apprenant aux enfants à gagner qu’on va construire un monde plus juste et plus solidaire pour tous. A l’heure de l’école inclusive, je pense, comme lui, que les valeurs que l’on doit apprendre aux enfants dès le plus jeune âge sont la collaboration et l’entraide.»
Pour mémoire, il y a une vingtaine d’années, le terme promotions avait été abandonné au profit de Fête des écoles, jugé moins discriminatoire pour les élèves qui doublaient leur année scolaire. Alors «Fête des écoles» ou «Fête des promotions»? Seule certitude pour l’heure, la rentrée sur les bancs du Municipal promet déjà de belles controverses.