«Il faut doubler les effectifs de la police municipale»

SÉCURITÉ • Suite à plusieurs agressions cet été, deux conseillers municipaux déposent une motion en urgence. Pour eux, la situation est grave.

  • Le texte demande que l’effectif des agents de la police municipale passe progressivement de 200 à 400 d’ici à 2025. DRK

    Le texte demande que l’effectif des agents de la police municipale passe progressivement de 200 à 400 d’ici à 2025. DRK

Les conseillers municipaux Eric Bertinat (UDC) et Daniel Sormanni (MCG) ont déposé, le mardi 11 septembre, une motion en urgence réclamant de doubler les effectifs de la police municipale (APM). Ils demandent un débat en urgence au Conseil municipal réuni en séance le lendemain.

De 200 à 400 agents

«Le texte arrive après un été particulièrement chargé en matière d’agressions sur le territoire de la Ville de Genève», avance Eric Bertinat, qui préside l’assemblée. On se souvient bien sûr, en août dernier, des «ignobles agressions» dont ont été victimes des femmes à la sortie d’une boîte de nuit de la Vieille-Ville et du «tabassage» propre en ordre des victimes à terre. Les auteurs ont été identifiés. Ils vivent de l’autre côté de la frontière (ndlr: la France a repris la procédure) et n’ont pas encore été arrêtés. «Se rendre en ville devient dangereux», juge le président du Conseil municipal.

Le texte demande que l’effectif passe de 200 à 400 agents municipaux et ce, progressivement, d’ici à 2025. Inévitablement, la question de l’équipement des policiers municipaux va se poser, ou plutôt se reposer… Rappelons que les fonctionnaires en gris ne sont pas armés, leur travail consistant, avant tout, à assurer une police de proximité contrairement à une police de secours, mission qui appartient, selon la loi, à la police cantonale.

Le sujet est en tout cas dans l’air du temps puisque même le conseiller municipal Omar Azzabi (Les Verts) souhaite étendre les compétences des APM comme l’a révélé Le Courrier le mardi 11 septembre.

«Il n’y a pas de remède miracle pour lutter contre l’augmentation de la violence dans l’espace public. Il faut augmenter la présence policière dans les endroits névralgiques, tels que les bars et boîtes de nuit, les gares, les parkings aux heures critiques, en n’oubliant pas que, désormais, les établissements de nuit peuvent rester ouverts jusqu’à 8 heures du matin, poursuit Daniel Sormanni, chef de groupe MCG. Le week-end, les APM ne travaillent que jusqu’à 3 heures du matin. Ce n’est pas suffisant !»

«On marche sur la tête!»

La motion MCG-UDC demande au Conseil administratif d’intervenir auprès du Conseil d’Etat pour que la police municipale puisse assurer la sécurité de la population en tant qu’auxiliaire de la police cantonale. Le texte franchit un échelon supérieur en demandant au même Conseil administratif de se faire entendre du côté de Berne. Le but de l’UDC et du MCG? Que le Conseil fédéral renforce également les effectifs du Corps des gardes-frontière (CGFR) afin de lui donner de vrais moyens pour surveiller efficacement les 300 km de frontière entre la Suisse et la France. «Or, la moitié des effectifs du CGFR à Genève est attribuée à l’aéroport, à contrôler des passeports dans des guérites, regrette Eric Bertinat. On marche sur la tête!»

Responsable de la police municipale en Ville de Genève, le conseiller administratif Guillaume Barazzone, en charge du Département de l’environnement urbain et de la sécurité (DEUS) et qui est aussi conseiller national (PDC), n’entend pas commenter le sujet pour le moment.