Il veut le retour du plat du jour

SEMI-CONFINEMENT • La proposition: rouvrir les restaurants pour le service de midi. L’idée ne séduit qu’à moitié les professionnels de la branche. Explications.

  • La motion du PDC Souheil Sayegh (en médaillon) est accueillie favorablement, même si les professionnels émettent des doutes.©123RF/ANDREW POPLAVSKY

  • Le député PDC Souheil Sayegh. ©DR

Qu’il paraît loin le temps où l’on filait s’attabler au chaud dans un resto le temps d’une pause de midi bien méritée entre collègues ou entre amis. Désormais le sandwich avalé debout en pleine rue ou la pizza grignotée seule devant l’ordinateur sont notre lot quotidien… Pour y remédier, le député PDC Souheil Sayegh a eu une idée: rouvrir les restaurants pour le service de midi. D’où sa motion intitulée «pour le retour du plat du jour». Le député souligne: «Tout le monde ne parle que de rouvrir les restaurants mais il n’y a rien de concret. C’est un premier pas.»

Quid du risque sanitaire? «On prend moins de risques au restaurant où tout le monde est assis et entouré de mesures de protection que dans un supermarché ouvert où tout le monde touche les fruits et légumes», souligne Souheil Sayegh. Un point sur lequel il est rejoint par Laurent Terlinchamp, président de la société des cafetiers, restaurateurs et hôteliers. Ce dernier va même plus loin en affirmant: «Notre secteur économique n’est pas un lieu à contamination. Il faut que ce soit clairement dit!»

«Proposition à double tranchant»

S’il trouve l’idée du député «juste et réjouissante» et salue le «soutien des députés qui cherchent des solutions», Laurent Terlinchamp n’est toutefois pas convaincu: «Les établissements de restauration pure ont un programme de protection sanitaire aussi valable le midi que le soir. Si la Confédération nous donne la possibilité de rouvrir, pour que cela soit viable, il faut une vraie réouverture et non une demie.»

Anthony Castrilli, président du Groupement professionnel des restaurateurs et hôteliers abonde dans son sens: «Cette proposition est à double tranchant. D’un côté, elle nous permettrait de retravailler, de retrouver nos clients. Mais, de l’autre, ouvrir le midi et rester fermé le soir, c’est tacitement admettre que l’on serait en partie responsable des contaminations. Or, c’est faux!»

«Ne pas enlever les aides»

Un autre écueil guette: celui de la perte des aides. Conscient de cette problématique, Souheil Sayegh précise: «Il est important que l’ouverture du midi ne soit pas obligatoire. Celui qui peut ouvre, celui qui ne peut pas non. L’idée étant de ne pas enlever les aides sous prétexte qu’on pourrait ouvrir.» Anthony Castrilli craint que cette demi-ouverture ne se transforme en casse-tête administratif: «Si j’ouvre le midi en salle et le soir à l’emporter, comment seront calculées les RHT de mes employés?»

De son côté GastroSuisse demande à la Confédération «une sortie rapide du confinement», martelant que «l’hôtellerie restauration ne propage pas la pandémie» et que, dans la branche, «une troisième vague de licenciements menace».