L'identité du militant tamoul qui s'est immolé par le feu le 5 septembre devant les Nations Unies est désormais connue. Selon une information révélée par le site Tamilnet.com, l'homme, décédé rapidement des suites de ses blessures, s'appelait Senthilkumaran Ratnasingam, avait 35 ans et était bénéficiaire d'un permis B suisse. Bien connu par les milieux activistes, il laisse derrière lui 3 enfants âgés de 4, 6 et 10 ans.
Famille dévastée
La famille du défunt est tombée des nues en apprenant la nouvelle: «Personne n'était au courant de ses intentions, déplore son beau-frère, établi dans le canton de Neuchâtel. Cela fait 15 ans qu'il milite, mais nous n'aurions jamais imaginé un acte aussi dramatique. Il aurait quand même pu faire autrement.» Et de préciser: «Nous avons organisé une manifestation pour lui rendre hommage ce mercredi à Sion, là où il habitait.»
Suicide militant
Contacté, le Ministère public, refuse de commenter l'affaire: «Une procédure a été ouverte en vue de l'identification de la victime, confie Henri Della Casa, porte-parole. Cela dit, nous ne ferons pas d'autres commentaires.»
Des propos qui indignent Thiruchchoti Thiru, président de la Maison du Tamil Eelam, qui organise régulièrement des manifestations: «Il ne s'agit pas d'un suicide, mais d'un acte militant, insiste-t-il. La police genevoise est partie avec le tract laissé par Senthilkumaran pour éviter de mettre la cause tamoule en avant. Pourtant, il y a déjà eu 19 immolations de Tamouls en Inde et un autre à Genève en 2009. Ce n'est pas nouveau!» Et de préciser: «Nous n'encourageons évidemment pas ce type de sacrifice. Nous sommes déjà en nombre insuffisant et avons besoin d'autant de militants que possible.»
Une manifestation à la mémoire du défunt aura lieu cet après-midi devant les Nations Unies, à 14 heures.