Indépendants fâchés: «Maintenant, on dit stop!»

Au bord de la faillite et exaspérés par les clivages politiques et la gestion de la crise sanitaire, des centaines d’indépendants créent leur mouvement «Le pouvoir citoyen». Son but? Peser sur les décisions des autorités.

  • Nicolas Ambrosetti est l’initiateur du mouvement «Le pouvoir citoyen». STÉPHANE CHOLLET

Né d’une tribune publiée sur Facebook par Nicolas Ambrosetti, le directeur de l’agence de voyages VickyH Destinations, le mouvement «Le pouvoir citoyen» part en guerre contre la gestion de la pandémie (comme révélé dans notre édition du 12.11.2020). Entretien.

GHI: Votre coup de colère sur Facebook ressemble aussi à un cri du cœur, pourquoi l’exprimer maintenant?
Nicolas Ambrosetti:
Car nous n’en pouvons plus! La gestion de la pandémie par nos autorités est calamiteuse et les partis politiques sont divisés comme jamais. Nous, les indépendants, sommes abandonnés car on considère que l’on a de l’argent. Mais de qui se moque-t-on? Nous sommes au bord de la faillite alors que nous avons toujours joué le jeu en payant nos impôts, les innombrables taxes et autres charges sociales tout en ayant scrupuleusement tout mis en œuvre pour nous adapter aux normes sanitaires. Ce que nos politiques oublient, c’est que si les indépendants disparaissent, tout s’effondre. Maintenant, on dit stop!

– Pourquoi avoir décidé de lancer un mouvement?
– Ces dernières semaines, j’ai reçu plus de 600 e-mails, messages sur Facebook et autres coups de fil de toutes les professions, aussi bien des médecins que des graphistes, des avocats, des tatoueurs, des restaurateurs. J’ai compris à ce moment-là l’ampleur du ras-le-bol et je me suis dit que l’on ne pouvait pas rester les bras croisés. Il fallait aller plus loin et vite.

– C’est-à-dire?
– Nous allons d’abord chercher une personne capable de représenter «Le pouvoir citoyen». Car je ne souhaite pas être sur le devant de la scène trop longtemps. Ensuite, nous créerons une plateforme d’idées en ligne afin de sortir le canton de Genève de l’impasse dans laquelle il se trouve depuis trop longtemps. Mais nous irons encore plus loin s’il le faut en arrêtant de payer nos impôts, mais aussi en refusant en bloc le budget ou en manifestant.

– Votre réflexion dépasse donc les mesures sanitaires actuelles? 
– Bien entendu! Si le Covid-19 était le seul problème à Genève, cela se saurait. Cela fait des années que nos élus se moquent de nous alors que nous les payons grassement. Les décisions sont prises en méprisant le peuple. En Suisse, des villes comme Lausanne, Zurich ou Lucerne sont des exemples alors que Genève s’enfonce. La première vague a révélé la pauvreté d’une partie de la population, la deuxième provoque un effondrement des indépendants! Nous devons aussi accompagner ce mouvement écologiste que l’on rabaisse souvent à des mouvances socialistes alternatives alors qu’il soulève des questions essentielles pour notre avenir.

– Vous voulez reproduire ce qu’a fait Emmanuel Macron avec son mouvement «En Marche!»?
– (rires) Pas du tout. Personnellement, je n’aspire qu’à réunir les Genevois pour réfléchir ensemble à un avenir meilleur. Le mouvement pourrait devenir une force politique, mais il sera avant toute chose un «méga citoyen» qui pèsera de tout son poids. Le Conseil d’Etat pense pouvoir agir dans son coin en toute impunité, il se trompe car nous sommes des centaines de citoyens prêts à renverser la table!