«Je n’ai jamais appelé à la violence»

INVESTIGATIONS • Témoignage exclusif du ressortissant suisse, d’origine iranienne, chez qui un véritable arsenal de guerre a été saisi par les forces de l’ordre dans le cadre des menaces terroristes sur Genève.

  • Behnam Najjari. dr

    Behnam Najjari. dr

La police genevoise a saisi une importante quantité d’armes à feu, principalement des armes de guerre, dans la nuit de jeudi à vendredi chez un particulier à Genève, a notamment annoncé le Ministère public, dans une conférence de presse urgente, organisée samedi 12 décembre. «GHI» a retrouvé la trace du particulier chez qui la saisie a été opérée. Il s’agit de Behnam Najjari, un ressortissant suisse d’origine iranienne résidant au Petit-Saconnex. Il a été entendu en qualité de renseignant pendant près de 8 heures, dans la nuit de jeudi 10 et vendredi 11 décembre. Sans préciser le motif, ce dernier annonce qu’il se réserve le droit de porter plainte contre le procureur général de la République Olivier Jornot.

Collectionneur d’armes

«La police a effectivement saisi plusieurs armes de guerre ainsi que toutes les munitions que je possédais», confirme Behnam Najjari. Joint par téléphone, celui qui tenait dans un premier temps à conserver son anonymat, affirme désormais, à visage découvert, qu’il se sent serein: «Je suis collectionneur d’armes et je les ai toutes acquises légalement. Après les vérifications d’usage, elles devraient m’être rendues. La liste des armes communiquée par le procureur général n’est pas à jour. Je vous confirme que j’étudie la possibilité de porter plainte contre lui», ajoute Behnam Najjari, agacé par la tournure prise par l’affaire.

Contact présumé avec un djihadiste potentiel ?

Lors de l’interrogatoire, le jeune homme explique avoir notamment été interrogé sur ses liens avec certains mouvements politiques et sur ses propres opinions religieuses et politiques. Il tient à préciser: «Je pense que les enquêteurs souhaitaient auditionner une liste de gens potentiellement dangereux à leur yeux. C’est normal qu’ils fassent leur travail mais j’ai un casier judiciaire vierge et je n’ai jamais appelé à la violence. J’ai au contraire tenté de dissuader un jeune qui s’était converti à l’islam et qui semblait prendre un chemin dangereux. C’est aussi en raison de mes liens avec ce jeune que j’ai été interrogé.»