La borne taxi de l’Hôpital cantonal est inutile

HUG •  De nombreux patients priés de quitter les Urgences en pleine nuit, se sont retrouvés à la rue. Il leur était impossible de joindre un taxi… 

  • En pleine nuit, difficile d’obtenir un taxi en utilisant la borne offcielle. PASCAL BITZ

    En pleine nuit, difficile d’obtenir un taxi en utilisant la borne offcielle. PASCAL BITZ

«L’Hôpital cantonal (HUG) nous a largués au milieu de la nuit et nous n’avons pas pu commander un taxi depuis la borne téléphonique officielle placée à l’entrée du bâtiment!» Michel P., 79 ans, et son épouse Magali, se sont ainsi retrouvés abandonnés dans la rue à 3 heures du matin. Impossible pour le couple de touver un moyen de transport pour rentrer chez lui à Anières. 

Abonnés absents
«C’est inadmissible, témoigne Magali. Nous sommes partis en ambulance à cause d’une hémorragie nasale massive suite à une intervention chirurgicale. L’Hôpital a décidé, en pleine nuit, que mon mari pouvait rentrer. La réception n’a pas voulu nous appeler un taxi, arguant qu’on n’avait qu’à le faire depuis la borne taxis à l’entrée du bâtiment. Mais il était impossible d’atteindre l’une des deux compagnies depuis cette borne de malheur!Le 141  sonnait  sans arrêt occupé et l’autre compagnie nous  demandait d’attendre 40 minutes au minimum!» Finalement, le couple de septuagénaires a pu rentrer grâce à  l’amabilité d’un autre patient, également sommé de partir des Urgences en pleine nuit. «Il nous a  gentiment proposé de partager la course. Il avait commandé un taxi et venait de poireauter une heure dans le hall d’entrée…»

Récurrent
Michel et Magali ne sont pas les seuls Genevois qui ont vécu cette scène: «Une amie m’a sauvée en venant me  chercher avec sa voiture, s’indigne de son côté une mère de famille. Imaginez, j’habite à Meyrin!» Pour sa part, Viviane, retraitée et sans famille à Genève, a dû se taper le retour à la maison à pied. Elle habite à Plan-les-Ouates… 
Y a-t-il  encore un taxi qui travaille durant la nuit? «Mais bien sûr que oui! s’exclame la résidente d’Anières. Lorsque nous sommes rentrés cette nuit-là de l’Hôpital, nous avons vu une dizaine de taxis à la queue leu leu  à la place Bel-Air! De qui se moque-t-on?»

Borne inutile
Pour sa part,  Taxiphone reconnaît que la borne téléphonique officielle des HUG est totalement inutile: «Il vaut mieux appeler un taxi avec une ligne fixe ou un portable, explique Pierre Jenni, patron de la compagnie. Nous sommes en effet reliés à 70 bornes dans le canton mais nous ne savons jamais de quelles stations proviennent les demandes.» Il tient aussi à rappeler que les appels de nuit, depuis ces bornes taxis, font souvent perdre des courses inutilement: «Soit on se fait piquer le client par un concurrent, soit on est victime de plaisantins.» Pierre Jenni reconnaît que le système des bornes de taxis à la demande mérite sérieusement d’être réétudié.