La Fondation Wilsdorf aurait-elle offert le plus beau pont d'Europe à la Ville de Genève pour rien? «Les aménagements qui ont été apportés ne permettent plus au pont de remplir sa fonction, nous sommes fâchés!» Marc Maugué, secrétaire général de la Fondation ne mâche pas ses mots: «Mais comme nous avons offert le pont, nous n'avons pas notre mot à dire sur son utilisation.» Le secrétaire général annonce que la Fondation remet désormais en question les futurs partenariats publics et privés. Plusieurs millions sont en jeu.
Ville flouée
Rémy Pagani, maire de la Ville de Genève s'estime également floué dans cette affaire de réaménagement de la rue de l'Ecole-de-Médecine. Le 27 mars dernier, il a fait opposition par écrit auprès du Conseil d'Etat contre le nouvel aménagement routier: «C'est dramatique, s'insurge Rémy Pagani. Nous avions passé un accord avec la Fondation Wilsdorf sous l'ère du Conseiller d'Etat Robert Cramer. Les conditions prévoyaient notamment que ce pont devait être une desserte de quartier dédiée à la population. Et pour qu'elle ne se transforme pas en artère, il était prévu de mettre le secteur en zone 30 km/h, de chaque côté de l'ouvrage.»
Nuisances sonores
«La Fondation ne peut pas dire qu'elle ignorait que des aménagements pourraient être réalisés», nuance de son côté Claude-Alain Macherel, codirecteur du Département des constructions et de l’aménagement de la Ville de Genève. Qui poursuit: «La convention signée entre la Fondation et la Ville prévoyait explicitement des aménagements supplémentaires au cas où les valeurs limites des nuisances sonores étaient dépassées. J'avoue néanmoins que la Ville a été prise de vitesse par la décision de l'Etat.»
Gymkhana
Rappelons que depuis la semaine dernière le quartier de Plainpalais est sens dessus dessous parce qu'il n'est plus possible de rejoindre les Vernets via le pont Hans-Wilsdorf par la rue de l'Ecole-de-Médecine. Pour y accéder, il faut faire un gymkhana dans les rues de la Jonction ou celles des Acacias.