«La police a oublié ma plainte pendant 7 mois!»

AGRESSION • Un médecin s’étonne de la lenteur du traitement de sa plainte. Oubliée dans un tiroir?

  • Un médecin s’étonne de la lenteur du traitement de sa plainte. Oubliée dans un tiroir? - DAORO

    Un médecin s’étonne de la lenteur du traitement de sa plainte. Oubliée dans un tiroir? - DAORO

«Je me suis fait copieusement attaquer par un automobiliste irascible le 19 avril dernier. Il m’a frappé la tête contre le trottoir. J’ai dû recevoir cinq points de suture.» Le docteur H. S. A, victime d’une agression le printemps dernier, vient d’apprendre que la plainte déposée il y a sept mois à l’encontre de cet homme qui l’a violemment frappé dans la rue au boulevard Helvétique, n’a été transmise au Ministère public que le 29 novembre dernier. «Il a fallu que j’avertisse la presse pour être enfin entendu. Si je peux comprendre que la police est débordée, je n’accepte pas qu’on ait oublié cette plainte. Car c’est bien de cela qu’il s’agit.»

Est-ce normal que le traitement d’une plainte prenne autant de temps?

Lenteur pour l’enquête

Au service de presse de la police genevoise, on argumente «que cette affaire a nécessité des auditions et une enquête préliminaire en vue de sa transmission au Ministère public».

Effectivement, la Justice nous confirme que la plainte a été transmise à un procureur que le 29 novembre, soit sept mois après les faits. «Nous ne savons pas pour quelles raisons elle a tardé à arriver jusqu’au Ministère public, détaille Vincent Derouand, son porte-parole. En cas de protestation du lésé face à cette lenteur inhabituelle, une éventuelle sanction à l’encontre d’un agent qui n’aurait pas fait son travail, serait du ressort de sa hiérarchie.

De son côté, le docteur envisage de prendre un avocat. «C’est incroyable, je vais devoir déposer plainte pour une plainte qui n’a pas été transmise! On vit vraiment dans une drôle de République.» Selon lui, sa plainte pour agression n’a pas demandé d’investigations particulières. «Nous étions tous au poste de police le soir de l’agression. Ma femme, une amie insultée par l’homme qui m’a frappé. La dame et moi-même avons déposé chacun une plainte. Je ne vois pas quelles investigations a dû faire la police puisqu’elle nous a tous entendus.»

Selon ce médecin, la version serait tout autre: «Lorsque j’ai appelé le poste de Rive fin septembre pour savoir où en était l’affaire, l’agent m’a demandé de contacter le Ministère public. Finalement, le 15 novembre, le policier me signifie qu’il avait bel et bien égaré la plainte.»

Pour sa part, la Justice relève que le délai dans la transmission de cette plainte ne portera pas préjudice à son traitement par le Ministère public.