La résistance s'organise

LANCY • Des propriétaires de villas font circuler une pétition depuis une semaine pour contrer un nouveau plan localisé de quartier (PLQ).

  • Les habitants du quartier de Surville luttent pour la préservation de leur zone de verdure depuis plus de 20 ans.

«Ils veulent détruire notre patrimoine!» Jean-Marc Bongard, président de l'Association sauvegarde du quartier de Surville, est vert de rage. En moins d'une semaine, son comité a déjà récolté une quarantaine de signatures pour une pétition qui dénonce un nouveau plan localisé de quartier (PLQ). Prévu sur cette zone de villas nichée entre la Praille et la Jonction, le projet est actuellement sous enquête technique. «L'Etat veut raser le périmètre depuis longtemps, tonne M. Bongard. Mais nous résisterons jusqu'au bout.»

Projet faramineux

Au programme du nouveau PLQ? La construction de 19 immeubles à la place de la quinzaine de maisons qui se trouvent dans le quartier de Surville. Sans compter l'installation d'un parking destiné à l'hébergement de plus de 800 véhicules. «Pour l'instant, le projet prévoit des immeubles entre 7 et 11 étages, précise François Baertschi, conseiller administratif en charge du dossier. Un tiers des parcelles le long de la route de Chancy sont prêtes à être densifiées.» Une réalité qui scandalise Jeff Deléaval, vice président de l'association de quartier: «Ils veulent passer de 16 familles à 800 appartements, s'offusque-t-il. Ce sont des délires mégalomaniaques!»

Histoire ancienne

Pourtant, les habitants de Surville n'en sont pas à leur coup d'essai. Déjà soumis à deux plans localisés de quartier en 1994 et en 2001, ils sont parvenus à briser les projets des autorités par voie de référendum. «Nous sommes allés toquer à toutes les portes des Lancéens pour récolter des signatures, souligne fièrement Jean-Marc Bongard. Et nous avons obtenu gain de cause. Tout le monde en a marre du béton et des constructions inadaptées à Genève!»

Crise du logement

Malgré la mobilisation citoyenne, les ambitions de la commune demeurent intactes: «Nous sommes dans une problématique de logement et non pas de confort, souligne François Baertschi. Même si je comprends les réactions des propriétaires de villas…» Et de préciser: «Il va falloir au minimum une année avant d'obtenir les autorisations de construire. Les pelles mécaniques n'arriveront pas avant deux ans. Sur l'ensemble, le quartier sera terminé d'ici 30 ans.» De quoi donner du temps à l'opposition.