«La Ville paie le téléphone d’un tiers du personnel. Inouï!»

VILLE DE GENÈVE • Un élu veut éplucher les frais de téléphonie du personnel de la Municipalité qu’il considère «ahurissants». Faux rétorquent les autorités qui jouent la carte de la transparence. Explications.

  • L’ensemble des frais mobile de la Ville représente environ 500’000 francs par an. 123RF/PRETOPEROLA

    L’ensemble des frais mobile de la Ville représente environ 500’000 francs par an. 123RF/PRETOPEROLA

«C’est complètement ahurissant. Plus d’un tiers des 4000 collaborateurs de la Ville de Genève a son téléphone portable et un forfait de 1200 francs annuel payé directement par l’administration», s’étonne le conseiller municipal MCG Daniel Sormanni. «Cela me paraît manifestement très exagéré. Je vais demander au Département des finances de fournir des justificatifs pour savoir quels sont les services et les postes concernés par ces frais de téléphonie. Il en va de la crédibilité de la gestion des frais professionnels de tout le personnel de la Ville.»

Transparence

Contacté, le Département des finances et du logement (DFL) confirme l’information et joue la carte de la transparence. «Près de 1480 abonnements, négociés chez Swisscom, sont effectivement actifs et pris en charge par la Municipalité. Le forfait concerne les portables, tablettes et autres objets connectés comme les alarmes», explique Dominik Madon, responsable de la direction des systèmes d’information et de communication (DSIC). «Le plafond de l’abonnement est fixé à 1200 francs par an. Dans les faits, l’abonnement moyen par personne coûte à la Ville environ 334 francs par an. Dans tous les cas, les dépassements doivent être systématiquement justifiés sinon ils sont déduits directement du salaire.»

Rester joignable

Concrètement, quels sont les postes qui bénéficient de l’abonnement chez Swisscom? «Les concierges, comme ceux de la Gérance immobilière municipale ou les écoles, les agents de police municipale, les effectifs du Service d’incendie et de secours, les travailleurs sociaux hors murs, le personnel du Service des espaces verts, les magistrats et leurs collaborateurs personnels, les cadres supérieurs», énumère le directeur. Avant de préciser: «En règle générale, toutes les personnes qui travaillent physiquement à l’extérieur et ont besoin d’un téléphone dans leur fonction ou toutes celles à qui la Ville demande de rester atteignables en dehors des heures de bureau. Je précise que l’appareil fourni est généralement un Samsung. L’ensemble des frais mobile de la Ville représente environ 500’000 francs par an.»

Les explications et chiffres fournis par le DFL seront-ils suffisants pour calmer les esprits et, surtout, éviter que les accusations de gestion laxiste des frais professionnels ne s’étendent à tous les services de la Ville de Genève? Réponse attendue dans les prochains jours.