Le café-pipe est mort

PROSTITUTION • Le projet de café à fellations, dans un établissement public de Rive, connaît un sacré coup de mou… Attaqués de toutes parts, les concepteurs renoncent.

  • L’annonce d’une future ouverture d’un café-pipe à Genève, avait fait le buzz dans la presse. DR

    L’annonce d’une future ouverture d’un café-pipe à Genève, avait fait le buzz dans la presse. DR

Douche froide pour les amateurs d’expressos matinaux coquins! Le projet du café-pipe ne verra pas le jour dans un établissement public genevois. Le Service du commerce n’a en effet pas validé le café à fellations à 60 francs qui se voulait novateur en Suisse: les prestations sexuelles tarifées restent en effet interdites dans les établissements publics (lire ci-dessous).

Bradley Charvet, concepteur du projet genevois, renonce: «Monter ce genre de café à Genève dans un établissement public est impossible. C’était une idée osée mais pour le moment, nous ne ferons pas le projet.» En Suisse en effet, si la prostitution est autorisée, elle doit l’être dans un cadre privé, donc impossible de proposer une prestation sexuelle matinale tarifée dans un simple café.

Le concepteur avoue avoir aussi été malmené par des confrères, l’accusant de concurrence déloyale: «Le café avec fellation à 60 francs ne correspond pas aux tarifs pratiqués. L’idée à la base était de facturer le café avec fellation à 100 francs, mais la notion du temps posait problème. On m’a aussi reproché de vouloir remplacer les prostituées par des androïdes, comme à Londres, donc d’empêcher les péripatéticiennes de travailler... Je laisse donc la place.»

Pour mémoire, dans un premier temps, le concept du café-pipe proposait un petit noir et une fellation par une prostituée choisie préalablement sur internet. Mais, face aux interdictions de la prostitution dans des établissements publics, le concept a ensuite évolué et proposait de remplacer les travailleuses du sexe par des femmes robots, ces fameuses poupées ultramodernes qui font des ravages au Japon. 

Quels contrôles entre androïdes et travailleuses du sexe?

Que dit la loi genevoise sur la prostitution concernant les prestations tarifées, que ce soit avec un robot ou une prostituée? «Un établissement public dans lequel les travailleuses du sexe seraient totalement absentes et remplacées par des robots, ne serait pas assimilé à un salon érotique au sens de la Loi sur la prostitution (LProst), explique Nicolas Bolle, secrétaire général adjoint à la direction juridique du Département de la sécurité, en charge des questions de prostitution. Autrement dit, la loi n’oblige pas les responsables à annoncer leur activité à la police. Seule exigence, que le concept soit examiné par la police du commerce et de lutte contre le travail au noir s’agissant d’une éventuelle buvette accessoire.»

En revanche, pour ouvrir un café-pipe dans un salon érotique, que ce soit avec des robots ou des humains, il est obligatoire d’annoncer son activité à la police.