Les puces de canard sont de sortie

FAUNE • Il fait chaud! L’eau du lac atteint des températures propices à la prolifération des puces de canard. Explications et conseils pratiques avec une spécialiste.

  • Les puces se transmettent à partir de larves et cherchent des canards pour s’installer. 123RF

    Les puces se transmettent à partir de larves et cherchent des canards pour s’installer. 123RF

«Une baignade dans le lac et mon fils se retrouve avec une cinquantaine de piqûres sur les jambes», témoigne Marie, qui a profité du week-end prolongé de l’Ascension pour plonger dans le Léman. «Résultat: ça le dérange toute la nuit depuis plusieurs jours!», raconte la mère de famille.

En cause: des puces de canard. Ces Trichobilharzia, de leur nom latin, prolifèrent avec la chaleur de ces dernières semaines.

«Dès que la température de l’eau dépasse les 15 degrés, les risques de se faire cibler par la petite bête augmentent fortement. C’est le moment où la pullulation du parasite démarre», prévient Isabel Blasco-Costa, conservatrice au Muséum d’histoire naturelle et parasitologue. Si aucun lieu n’est complètement épargné, certaines zones sont particulièrement touchées d’après la spécialiste, qui met en garde: «Les eaux stagnantes ou avec une abondante végétation au fond, notamment celles où il y a des oiseaux toute l’année, sont des endroits propices à la circulation du parasite.»

Conseils pratiques

Ses recommandations? Essayer de ne pas rester proche du bord trop longtemps lorsqu’on nage et ne pas se baigner le matin. «Ce sont les heures où les larves sont les plus actives. Elles cherchent un hôte, souvent un canard ou un cygne, pour s’y accrocher et se reproduire. Parfois elles se trompent et choisissent un baigneur qui est sur leur chemin mais ce n’est pas leur objectif», selon la spécialiste.

Elle rappelle que les piqûres sont en principe sans gravité. «Les démangeaisons peuvent être plus dérangeantes que celles liées aux moustiques et plus nombreuses mais les risques de complication sont faibles. Si les démangeaisons empirent, il faut tout de même aller consulter.»

Pour Isabel Blasco-Costa, les enquêtes sur le parasite manquent encore: «On ne sait pas si la crème solaire protège contre les puces ou si le fait de prendre une douche est efficace». Toutefois, la présence du parasite ne devrait pas effrayer les baigneurs, estime la chercheuse. «Celle-ci indique qu’il y a un bon écosystème et que le lac est en bonne santé», conclut-elle.

Gare aussi aux piqûres de tiques

TR • Les puces de canard ne sont pas les seules parasites à proliférer. Les tiques sont aussi légion. D’où la campagne déployée par l’Office fédéral de la santé publique intitulée «piqure-de-tique.ch». Objectif: lutter contre les cas de maladie de Lyme et de méningo-encéphalite à tiques (FSME), provoquées par les piqûres de l’insecte. Une campagne qui entame sa sixième année, alors que les cas sont en forte augmentation: en 2020, on en déplorait plus de 450 en Suisse (contre 100 à 250 par an auparavant).

Pour se protéger, il est conseillé de porter des vêtements longs et fermant bien mais aussi d’utiliser d’un répulsif anti-tiques. Autre recommandation, destinée aux adultes qui résident ou séjournent dans une zone à risque: se vacciner contre la FSME.