Le Maghreb s'intéresse à Eric Stauffer

Le député MCG en profite pour s'immiscer dans les négociations sur les accords de réadmission. Pas sûr que cela plaise à la Confédération et au Conseil d'Etat genevois.

  • Eric Stauffer

    Eric Stauffer

Dans sa dernière édition, datée du 5 au 11 septembre, l'hebdomadaire indépendant tunisien Réalités, a publié une interview d'Eric Stauffer. «J'ai été contacté par un journaliste de Tunisie», reconnaît le député et maire MCG d'Onex. Qui poursuit: «Ce dernier était très intéressé par les suites du volet suisse de l'affaire Hannibal Kadhafi. Il voulait savoir où en était la procédure pénale à mon encontre.»

Pour mémoire, Eric Stauffer avait été poursuivi tant par l'Etat libyen que par le Conseil d'Etat genevois pour outrage à Etat étranger. Plainte finalement classée. «Je ne comprends toujours pas pourquoi le Conseil d'Etat avait déposé plainte contre moi pour avoir osé traiter Kadhafi de criminel. Finalement l'histoire m'a donné raison.»

Expulser les criminels multirécidivistes

Mais y a-t-il d'autres raisons pour qu'Eric Stauffer accepte de faire parler de lui au Maghreb? «Oui. Pour les cantons suisses en général et Genève en particulier, le rétablissement de la sécurité passe par l'expulsion des criminels multirécidivistes nord-africains. C'est pour moi une priorité», reconnaît Eric Stauffer. «Suite à la publication de cet article, j'ai eu plusieurs contacts avec de très hauts responsables arabes. Il se pourrait que je puisse donner un coup de main décisif dans les protocoles d'accords de réadmission avec les pays du Maghreb, et notamment l'Algérie. Un déplacement en Afrique du Nord, fin septembre, est probable», attise encore Eric Stauffer.

Reste à savoir si cela est un coup de pub avant les élections cantonales d'octobre ou un véritable travail en franc-tireur pour faire avancer le dossier délicat des renvois de délinquants multirécidivistes nord-africains. Dans les deux cas, pas sûr du tout que le Canton et la Confédération apprécient. Affaire à suivre.