«L'endettement n'est pas un jeu!»

SOCIAL • L'Etat de Genève et la Fondation genevoise du désendettement partent en campagne contre ce fléau.

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    «L'endettement n'est pas un jeu!»

Trouver des solutions pour stopper l'endettement. Pas évident, lorsqu'un divorce, une maladie ou une perte d'emploi déboulent dans une vie. Mais l'Etat de Genève, par le biais du Département de la solidarité et de l'emploi (DSE), et la Fondation genevoise du désendettement (FgD) ont décidé de prendre le problème à bras-le-corps. Par des actions concrètes et deux campagnes, dont une dévolue aux jeunes consommateurs, souvent irréfléchis et financièrement plombés par des prises de leasing de voiture et de crédits divers et variés.«C'est une maladie à traiter avec le plus grand sérieux, explique Isabel Rochat, conseillère d'Etat en charge du DSE. Suite à un rapport rédigé à la demande du Conseil d'Etat, un projet pilote de mesures de désendettement a été créé, dont celui de la Fondation genevoise de désendettement.» Lancée en octobre 2011, elle vient en aide, de manière très ciblée, aux personnes qui croulent sous les dettes.

Prêts d'honneur

«Pour stopper cette spirale infernale, nous leur proposons un prêt d'honneur sans intérêt, lance Isabelle Roig, déléguée à la FgD. A ce jour, nous avons traité 160 dossiers sur un total de 229.» Doit-on se réjouir? «Non, car l'endettement n'est pas un jeu, avoue Serge Bednarczyk, président de la Fondation. Il faut payer ses factures. Et débanaliser l'endettement, surtout chez les jeunes.» Autre constat: «Les gens ont tendance à attendre le dernier moment, ajoute Isabelle Roig. Ils ont trop honte.» Cependant, accepter de se faire aider rapidement permet de régler sa situation au mieux. «Nous en sommes aux premiers balbutiements, mais sur les prêts octroyés, nous avons 100% de remboursements. Les personnes retrouvent ainsi un sentiment justifié de dignité», avance Serge Bednarczyk. Bilan de ce projet: fin 2014.

Danger extrême

Pour Isabel Rochat, «l'endettement est extrêmement dangereux, tant pour les individus que pour l'Etat. La Fondation intervient comme un palliatif à l'aide sociale.» Autrement dit, prendre en amont la problématique éviterait que les personnes endettées se retrouvent prises en charge, plus tard, par l'Hospice général, notamment. Raisons pour laquelle deux campagnes d'envergure de prévention se succéderont: celle de la FgD le 1er septembre, suivie par celle de l'Etat dès le 15 octobre, dévolue principalement aux jeunes entre 18 et 25 ans. Un automne décidément chargé!