Les musées genevois font leur rentrée

INTERVIEW • La saison muséale 2018-2019 alternera les hommages à des personnalités locales et les grandes expositions. Conseiller administratif en charge de la culture et du sport, le maire de Genève Sami Kanaan nous livre les temps forts de ces prochains mois.

  • Sami Kanaan, maire de Genève. NICOLAS SCHOPFER

    Sami Kanaan, maire de Genève. NICOLAS SCHOPFER

GHI: Quels sont les temps forts de la saison muséale à venir?

Sami Kanaan: La saison 2018-2019 reflète le multiculturalisme de Genève. Ainsi, le Musée d’ethnographie de Genève et le Musée international de la réforme s’interrogent respectivement sur l’héritage traditionnel et biblique. La Fondation Baur met en regard ses collections chinoises avec celles de Zhuyuetang; la thématique du monde carcéral est abordée de manière singulière par le Musée international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge et le Musée des Suisses dans le monde. La Fondation Martin Bodmer révèle des originaux, alors que le Mamco met en lumière le travail de l’artiste genevoise Mai-Thu Perret. Enfin la Fondation Barbier-Mueller nous emmène au Bénin et le Musée d’art et d’histoire sur les traces de chefs-d’œuvre antiques.

– La collaboration entre les musées se renforce, pourquoi les projets transversaux sont-ils essentiels à Genève?

– Genève a la chance d’avoir une offre culturelle foisonnante même si elle n’a pas d’institution mondialement connue comme le Louvre ou le British Museum. Les projets transversaux permettent de valoriser cette diversité.

– Vous tenez à rendre les musées accessibles au plus grand nombre, quels sont vos futurs projets en la matière?

– Rendre accessible les musées, c’est déjà les faire connaître. C’est le travail engagé par la Conférence des Musées de Genève qui fédèrent 15 institutions muséales. C’est aussi proposer des mesures concrètes comme le Pass Musées initié en 2017 et reconduit cette année. Avec sa formule à 40 francs, il permet de découvrir de nouvelles institutions ou de bénéficier de conditions d’accès et de tarifs préférentiels. Le grand projet qui va nous occuper ces prochaines années est celui du nouveau Musée d’art et d’histoire.

– Comment la fréquentation des musées a-t-elle évolué ces dernières années? Vous avez des chiffres?

– Avec 1,7 million de visites en 2017, nous enregistrons une hausse de 10% de fréquentation en trois ans.

– Nos sociétés se digitalisent et l’art numérique prend de l’importance, à quoi ressembleront les musées dans 20 ans?

– A la fois lieux de partage des connaissances, pourvoyeurs d’émotions mais aussi espaces de débat, les musées de demain auront à porter une responsabilité qui va au-delà de la conservation du patrimoine. Tous en restant garants du passé, ils pourraient bien être aussi des garants du futur.