Les vide-dressing font le plein

TENDANCE • Les fringues de seconde main ont de plus en plus la cote. Pour des raisons financières mais aussi écologiques et éthiques, cette mode va durer. Explications.

  • Selon Barbara Bertoli, de Dim Dress, «on pourrait s’habiller uniquement avec du recyclé».DR

    Selon Barbara Bertoli, de Dim Dress, «on pourrait s’habiller uniquement avec du recyclé».DR

Vous pensez que vide-dressing rime avec naphtaline, détrompez-vous! Les vêtements de seconde main sont devenus hypertendance. On est loin des pulls tricotés par mamie ou des vieilles fripes défraîchies. Depuis quelques années, les samedis et dimanches dédiés à ce type de shopping se multiplient à Genève.

Dernièrement, le mouvement a encore pris de l’ampleur sur fond de vague verte. «Cela s’inscrit dans le Slow Fashion. Il s’agit de consommer de façon intelligente et raisonnée», résume Laetitia Fabre, cofondatrice de «Mes pulls font la manche» (MPFLM). Une tendance qui s’oppose au Fast Fashion, consistant pour les marques à sortir des collections toutes les trois semaines.

«Nos placards débordent»

Selon Smart Recycling, 30% des habits sont portés durant moins d’une année. Et les Suisses possèdent en moyenne pour plus de 3000 francs de vêtements dans leurs armoires. «On a toutes nos placards qui débordent. Certains vêtements ont encore l’étiquette!» souligne Manuelle Emonet, l’une des fondatrices des Mondaines. La fondation Ellen Mac Arthur relevait, elle, en 2016 que «la mode émet 1,2 milliard de tonnes de gaz à effet de serre chaque année. Son impact est plus important que les vols internationaux et le trafic maritime réunis.» Le vide-dressing, c’est donc l’occasion de faire une bonne affaire tout en ayant une conscience écologique.

Par taille ou par couleur

«On pourrait s’habiller uniquement avec du recyclé, lance Barbara Bertoli, cofondatrice de Dim Dress. Ma garde-robe est composée de près de 60% de vêtements de seconde main.» Idem pour Laetitia Fabre. «Plus jeune, j’adorais certaines marques mais les prix étaient hors de portée. Aujourd’hui, j’ai les moyens mais, c’est éthiquement – notamment en raison des conditions de travail de ceux qui les produisent – que je ne suis pas d’accord de payer 200 francs pour un tee-shirt.» Donner une seconde vie aux habits, tel est l’objectif. Pour ça, chacune a développé son propre concept. Dim Dress, qui a établi ses quartiers au bar la Muse Gueule, classe les vêtements par taille. MPFLM a opté pour un rangement par couleur et occupe un endroit différent pour chaque édition, avec soirée festive le samedi et brunch le dimanche matin. «En même temps, on fait découvrir un lieu à nos clientes. Mais aussi un ou deux créateurs locaux.» Leur point commun: proposer des prix pour toutes les bourses. Quant aux Mondaines, elles misent sur des articles de marque et tendance à prix cassés.

Vu la hausse de la demande côté clientes comme vendeuses, toutes estiment que le vide-dressing n’est pas près d’être passé de mode.