L'événement «La Nuit est belle» s’arrêtera à minuit

Plus de 140 communes du Grand Genève n’allumeront pas leurs réverbères au début de la nuit du 26 au 27 septembre. Une première pour sensibiliser les gens sur la pollution lumineuse. Malgré un événement écourté côté genevois, les organisateurs se disent satisfaits. Eclairage.

  • Pour les organisateurs, le but de l’événement, c’est que les gens revoient le ciel. MP

    Pour les organisateurs, le but de l’événement, c’est que les gens revoient le ciel. MP

C’est une première. Intitulé «La Nuit est belle», l’événement transfrontalier consiste à ne pas allumer l’éclairage public dans les communes du Grand Genève durant la nuit du 26 au 27 septembre. Mais, en ce qui concerne le canton, la «nuit» sera courte. Le Conseil d’Etat genevois a en effet décidé que l’opération prendrait fin à minuit.

Concrètement, l’éclairage public ne sera pas allumé dès la tombée de la nuit (vers 19h30) comme d’habitude. Mais, il le sera tout de même à 24 h. Soit un peu plus de quatre heures au lieu de la nuit entière comme envisagé au début.

Argument sécuritaire

Au premier abord, ce revirement de dernière minute gâche un tantinet le symbole d’une nuit complète sous les étoiles. D’autant que le WWF Genève, par la voix de sa présidente Corinne Jacquelin, indiquait à ce propos en mars dernier: «Tout éclairer, toute la nuit, est inutile. Dès minuit, nous préconisons d’éteindre les éclairages qui sont uniquement esthétiques et d’équiper les endroits peu fréquentés et les routes secondaires de déflecteurs de lumière ou d’éclairages à détecteurs de présence.»

Pourquoi dès lors rallumer l’éclairage si tôt? La raison principale est sécuritaire. Comme indiqué par nos confrères du «Temps» le 13 septembre, le Département de la sécurité genevois a tiré la sonnette d’alarme, obligeant à revoir les modalités de l’événement.

Malgré cette diminution de l’objectif initial, les organisateurs estiment que le message est sauf. «La décision du Conseil d’Etat n’est pas si impactante, indique Sylvie Vares, cheffe de projet biodiversité du Grand Genève. Le but de l’événement, c’est que les gens revoient le ciel. Que les enfants admirent les étoiles, la voie lactée. Or, à minuit, ils seront couchés.»

De grandes sociétés participent

Un avis que partage Pascal Moeschler, conservateur du Museum d’histoire naturelle de Genève et initiateur de «La Nuit est belle», aux côtés d’Eric Achkar, président de la Société d’astronomie: «Ça reste intéressant même si on rallume à minuit. C’est une grande première! Plus de 140 communes ont dit oui et en un temps record. Il faut rester souple dans l’organisation. Et si ça marche, on fera encore mieux la prochaine fois.» Et Sylvie Vares de rappeler l’ampleur de cette opération grâce à l’engagement de partenaires privés: «Le CERN éteint une partie de ses installations, la RTS diminue l’intensité lumineuse de la tour, les SIG sont très impliqués. En France voisine Autoroute et tunnel du Mont-Blanc arrête les travaux cette nuit-là. Quant au Servette, il joue ce soir-là à La Praille mais ils diffuseront notre spot à la mi-temps et ont promis d’éteindre le stade au plus vite à l’issue du match.» Elle conclut: «Le but n’est pas de plonger tout le monde dans le noir et de créer un sentiment d’insécurité mais d’aller vers quelque chose de positif, de retrouver la nuit et cette impression de se noyer dans les étoiles.»