Le combat continue pour les opposants de la ligne ferroviaire Cornavin-Eaux-Vives-Annemasse (CEVA). «Nous ne voulons plus passer pour les empêcheurs de tourner en rond. Nous voulons simplement informer les citoyens sur le bon usage des deniers publics et le respect des engagements pris par l'Etat de Genève et les CFF», précise d'emblée François Moser, membre du comité de l'Association pour une meilleure mobilité franco-genevoise (AMMFG). L'association qui existe depuis six ans avait lancé une initiative pour un contre-projet au CEVA finalement invalidée par le Tribunal fédéral. Elle avait aussi lancé un référendum contre la loi de financement du CEVA et obtenu près de 40% des votes le 29 novembre 2009. «La polémique qui vient d'éclater sur le financement du mobilier urbain de la Voie verte aux Trois-Chêne montre qu'il est important de suivre de très près la réalisation des travaux», poursuit-il.
Réponses humoristiques
«Le grand risque, c'est que plus le chantier est énorme plus le citoyen se désintéresse de la chose. Or il est aujourd'hui impossible de faire marche arrière», surenchérit Yves Scherer, un autre observateur actif de l'AMMFG. Pour lui, comme pour les 300 autres membres de l'association, pas question d'avaler crédits supplémentaires ou autres dérives et nuisances du méga-chantier. Mais quels moyens de pression les membres de l'association ont-ils échafaudés? «Nous avons créé un observatoire du CEVA. C'est un site internet qui répond de manière humoristique à 64 questions essentielles sur le projet du CEVA, explique Yves Scheller. Les questions-réponses sont présentées sous forme de petites vignettes. Toutes illustrées par le dessinateur genevois Simon Tschopp».
Centraliser les plaintes
«Ce site vise également à donner plus d'informations sur l'évolution des travaux à tous les riverains du chantier. Il est essentiel que les maîtres d'ouvrage fassent preuve de transparence», poursuit à son tour Wolfgang Peter, le président de l'association. Avant de préciser: «Sur notre site, les habitants exposés à des problèmes peuvent désormais s'informer, se documenter, voire se défendre. L'idée étant que cet observatoire du CEVA devienne un instrument constructif de communication et d'interaction entre l'Etat, les CFF et les citoyens genevois», plaide encore l'avocat.