L'ONU dégraisse dès avril

ÉCONOMIES • Soumise à d'importantes restrictions budgétaires, l'Organisation des Nations Unies réduit ses effectifs à Genève. Près de 150 postes passeraient à la trappe.

  • De nombreux licenciements vont débuter le mois prochain à l'ONU.

    De nombreux licenciements vont débuter le mois prochain à l'ONU.

La Genève internationale va mal. Après l'annonce en 2011 de suppression de près de 700 postes à l'Organisation mondiale de la santé (OMS) à Genève (GHI 26.10.11 et 3.11.12), Matthew Parish, avocat spécialisé en relations internationales, signale que quelque 150 postes à l'ONU à Genève, principalement des postes administratifs, passeraient aussi à la trappe.

Licenciements en avril

«Ces postes seront supprimés dans les prochains mois», déclare l'avocat américain à GHI. Et d'appuyer: «Contrairement à ce qui avait été fait par le passé, l'association du personnel de l'ONU n'a pas été impliquée dans le processus de restructuration et aucun plan social n'a été prévu, ni mis en œuvre.»D'après les informations détenues par Me Parish, le problème principal relève du fait que les procédures juridiques qui avaient été ouvertes à la suite de l'ancienne vague de licenciements de mai et juin 2011, n'ont toujours pas été conclues. « Il n'y a toujours pas eu de décisions sur ces premiers licenciements, les instances juridiques étant entièrement dépassées.» Selon lui, il est attendu de nombreuses demandes d'ouvertures juridiques. On se rappelle que l'avocat anglais avait réclamé en novembre 2011 à l'OMS 500'000 dollars par employé évincé à titre de dédommagement. Soit près de 100 millions de dollars (près de 106 millions de francs), de quoi mettre l'OMS sur la paille.

L'ONU confirme

Le service de presse de l'ONU confirme partiellement que des suppressions de poste auront lieu à l'ONU de Genève: «En tout, 61 postes du budget ordinaire seront éliminés progressivement d'ici à 2015 par ces entités, y compris l'Office des Nations Unies à Genève, le Haut Commissariat aux droits de l'homme, la Commission économique pour l'Europe, la Conférence des Nations Unies pour le Commerce et le Développement, détaille Corinne Momal-Vanian, porte-parole de l'ONU et directrice du service de l'information. Ces chiffres ne concernent pas les institutions spécialisées telles que l'OMS et le BIT. Nous ne prévoyons cependant pas de pertes d'emploi concernant les licenciements des membres du personnel, car tous les efforts seront entrepris par les bureaux des Nations Unies concernés pour veiller à ce que les réductions de postes se fassent principalement en ne pourvoyant pas les postes vacants et en ne remplaçant pas les départs à la retraite.»

Procédures juridiques

Me Parish ne cache pas que cette nouvelle vague de licenciements sur le plan de la Genève internationale va engendrer l'ouverture de très nombreuses procédures juridiques: «En effet, les milieux proches des organisations internationales sont particulièrement préoccupés par l'effet que cette nouvelle vague de licenciements pourrait avoir sur l'économie locale», souligne-t-il.Rappelons que c'est en décembre dernier que le couperet des annonces de licenciements est tombé aux Nations Unies. Parallèlement, l'Assemblée générale de l'ONU réunie à New York fin 2012, a décidé d'amputer le budget de fonctionnement de l'organisation de 100 millions de dollars (105,8 millions de francs). Après un exercice déjà placé sous le signe de l'austérité budgétaire, les Nations Unies ont été pressées par les Etats de poursuivre les coupes.