Magasin inondé: «Qui va payer les 400’000 francs de dégâts?»

PÂQUIS • Le jet d’une bouche d’incendie a inondé un commerce, une nuit d’octobre 2017. Manipulée par un tiers ou défectueuse? L’enquête le dira. Aux abois, le patron n’a toujours pas été indemnisé. Explications.

  • La photo prise le soir par le commerçant (en médaillon) montre la puissance du jet et un tuyau situé à côté de l’hydrante. DR

    La photo prise le soir par le commerçant (en médaillon) montre la puissance du jet et un tuyau situé à côté de l’hydrante. DR

  • La photo prise le soir par le commerçant (en médaillon) montre la puissance du jet et un tuyau situé à côté de l’hydrante. DR

    La photo prise le soir par le commerçant (en médaillon) montre la puissance du jet et un tuyau situé à côté de l’hydrante. DR

  • La photo prise le soir par le commerçant (en médaillon) montre la puissance du jet et un tuyau situé à côté de l’hydrante. DR

    La photo prise le soir par le commerçant (en médaillon) montre la puissance du jet et un tuyau situé à côté de l’hydrante. DR

  • La photo prise le soir par le commerçant (en médaillon) montre la puissance du jet et un tuyau situé à côté de l’hydrante. DR

    La photo prise le soir par le commerçant (en médaillon) montre la puissance du jet et un tuyau situé à côté de l’hydrante. DR

«Plus les jours avancent, plus je perds de l’argent et des clients!» Gaddafi M., patron d’un commerce d’alimentation aux Pâquis, articule le chiffre de 700’000 francs de dette depuis que son magasin a été inondé par le jet d’une bouche d’incendie la nuit du 3 au 4 octobre 2017. Ce chiffre comprend près de 400’000 francs de dégâts matériel (selon 20 Minutes du 13.04.18) et 300’000 francs de perte commerciale. L’arcade étant en chantier, les marchandises ne sont plus sur les étals et les stocks plus reconstitués.

«Un jet si puissant!»

Pour ce commerçant, qui tient une arcade depuis neuf ans à la rue du Môle, la coupe est pleine: «Ça fait huit mois que les assurances se renvoient la balle, se lamente-t-il. J’attends toujours d’être remboursé.» Son assurance lui a en effet signifié qu’elle ne couvrait pas les dégâts d’une bouche d’incendie qui a un système d’alimentation propre et qui n’est pas relié à un bâtiment. «Je ne suis pourtant pas responsable du défaut de cette bouche d’incendie. J’ignore pourquoi le bouchon a sauté. Le jet de la borne hydrante était si puissant qu’il a tout détruit dans mon magasin! Marchandise et mobilier, tout était foutu!» Chose intrigante: le commerçant a constaté qu’un tuyau reposait à côté de la borne.

L’origine de la défaillance soudaine de cette bouche d’incendie est au cœur du litige qui oppose le commerçant pâquisard à la Ville de Genève. Chacun se renvoie les responsabilités. L’objet a-t-il été manipulé par des jeunes? Des dealers? Y aurait-il eu vandalisme ou encore négligence lors de l’inspection par les fonctionnaires municipaux qui contrôlent régulièrement le débit des bouches hydrantes?

Municipal interpellé

«Selon l’Office fédéral des routes, chaque commune est responsable des bouches d’incendie installées sur les trottoirs de leur territoire», rappelle le député indépendant Pascal Spühler, qui avait questionné oralement le Conseil municipal en avril dernier. «J’ai en effet demandé au magistrat Guillaume Barazzone, en charge Département de l’environnement urbain et de la sécurité (DEUS), d’enquêter sur cette avarie qui ne doit pas être imputée au commerçant. Ce d’autant plus que le Service d’incendie et de secours n’a pas pris les mesures nécessaires pour limiter les dégâts, à savoir aviser immédiatement le commerçant, pomper l’eau et assécher les locaux.»Interrogée, la Ville de Genève ne commente pas le dossier, préférant de se retrancher derrière les décisions des assureurs.

Ce qui désespère le commerçant: «Si les autorités ne m’indemnisent pas rapidement, je crains de devoir déposer le bilan!»