Médecins et patients en enfer

CANICULE • Dénués de système de climatisation, les Hôpitaux universitaires genevois (HUG) font vivre un supplice aux malades, comme au personnel soignant en période de fortes chaleurs.

  • Les Hôpitaux universitaires genevois (HUG) n'ont ni climatisation, ni ventilateurs.

    Les Hôpitaux universitaires genevois (HUG) n'ont ni climatisation, ni ventilateurs.

«Je n'en peux plus! J'ai crevé de chaud toute la journée», se plaint Marie, une patiente âgée des Hôpitaux universitaires genevois (HUG). Installée à Beau-Séjour depuis environ deux semaines, elle a vu son confort fondre avec l'arrivée de la canicule du mois d'août: «Au début, c'était supportable, raconte-t-elle. Mais dès que le thermomètre a dépassé la barre de 30 degrès, j'ai cru que je n'allais pas tenir.»

Pas de climatisation

Et Marie n'est pas un cas isolé. La plupart des bâtiments des HUG sont en effet dénués de système de climatisation. «Nous ne pouvons installer ni climatisateurs, ni ventilateurs, en raison des poussières et des germes qu'ils propagent, explique Pierre Brennenstuhl, délégué à la sécurité à la Direction générale des HUG. Notamment la légionellose, cette bactérie qui se développe spécifiquement dans les climatiseurs et qui est potentiellement dangereuse pour les patients.» Et de préciser: «Dans certains bâtiments, nous avons équipé les pièces de systèmes de refroidissement au plafond. Mais installer de tels dispositifs dans toutes nos infrastructures coûterait plusieurs millions de francs! Ce n'est pas à l'ordre du jour.»

Médecins frustrés

Les médecins, qui peinent à travailler efficacement dans de telles conditions, réclament également un système généralisé de climatisation: «Nous effectuons tout de même 50 heures par semaine au minimum, confient ainsi plusieurs docteurs qui préfèrent garder l'anonymat. Les patients se plaignent beaucoup et nous, nous transpirons aussi. C'est difficile pour tout le monde.»Face à ces plaintes, Pierre Brennenstuhl ne peut que s'excuser: «En ces périodes de températures extrêmes, il y a toujours des difficultés. Nous faisons tout notre possible pour maintenir les patients hydratés et confortables.»