Nathalie Fontanet: «Nous devons être irréprochables»

EXéCUTIF • La nouvelle élue PLR illustre le recentrage du Conseil d’Etat. Avec une volonté affichée de mettre en avant sa fibre sociale et son sens du consensus. Interview.

  • La priorité de Nathalie Fontanet est d’assurer la stabilité des finances publiques. CHRISTIAN BONZON

    La priorité de Nathalie Fontanet est d’assurer la stabilité des finances publiques. CHRISTIAN BONZON

GHI: Plus d’un mois après votre élection au Conseil d’Etat, quel est votre état d’esprit?

Nathalie Fontanet: Je suis très heureuse de cette élection. J’ai pleinement conscience de la responsabilité que cette fonction implique et de l’ampleur de la tâche qui m’attend. Je prends mes marques et je rencontre mes collaborateurs tout en m’informant des dossiers qui me sont transmis. C’est passionnant!

– Vous êtes une femme qui aime le consensus, vous le répétez volontiers. Au point de vous faire imposer le Département des finances (DF)?

– Ce sont deux choses différentes. C’est vrai que ce département ne constituait pas mon premier choix. Car sans majorité politique, cela devient plus compliqué de faire passer certains dossiers. Mais il y a eu un vote au sein du Conseil d’Etat et j’en ai accepté l’issue.

– C’est déjà la mort de l’union au sein du gouvernement?

– Non, absolument pas. Il n’y a ni ombre, ni nuage au sein de ce nouveau Conseil d’Etat. Nous allons tout faire pour travailler ensemble, moins en silo que le gouvernement de la dernière législature.

– Surtout que de gros dossiers vous attendent. Le projet fiscal 17 (PF 17), la refonte de la grille salariale de l’Etat, mais aussi la retraite des fonctionnaires (CPEG). Cela s’annonce explosif…

– Il est vrai que ces dossiers sont importants et ils devront surtout aboutir. Je mettrai toute mon énergie pour y parvenir. C’est fondamental pour l’avenir du canton.

– Vous êtes officiellement entrée en fonction le 1er juin. Quelle a été votre première action?

– J’ai rencontré le secrétariat général du Département des finances et des ressources humaines, ainsi que les directeurs et directrices des différentes entités qui composent le DF. Ceci afin de faire connaissance et de donner les premières orientations. Le DF compte plus de 800 collaborateurs que je souhaite rencontrer d’ici à fin septembre. Le travail commence dès l’entrée en fonction et l’agenda se remplit très vite! Car si le Conseil d’Etat change, l’administration continue son travail.

– Votre première surprise en tant que conseillère d’Etat?

– C’est le niveau de compétences de mes collaborateurs. Ainsi que la qualité de l’accueil qui m’a été réservé. J’ai été très touchée.

– Quelles sont vos priorités pour cette législature?

– Faire aboutir les principaux dossiers que sont notamment PF17 et la CPEG. Le Département des finances intègre désormais aussi les ressources humaines, le bureau de l’égalité, la fondation d’aide aux entreprises et l’Office cantonal de la statistique. Je souhaite moderniser les ressources humaines et mettre l’accent sur l’égalité homme-femme.

– Autre sujet, les affaires. Deux PLR, et pas n’importe lesquels, Pascal Broulis dans le canton de Vaud et Pierre Maudet à Genève, ont été attaqués. Vous estimez que c’est un harcèlement médiatique?

– Les exigences en politique sont énormes, les élus doivent être irréprochables. J’en suis parfaitement consciente. Mais il faut aussi veiller à ne pas monter en épingle des affaires qui n’en sont peut-être pas. Pour un élu, l’exposition médiatique découle de son mandat. En revanche, pour les proches c’est parfois plus difficile à vivre.

– Que souhaitez-vous que l’on retienne de votre action en 2023?

– Que j’ai assuré la stabilité des finances publiques, seul moyen de garantir les prestations à long terme. Ensuite que Genève puisse se vanter de pratiquer une fiscalité non confiscatoire et attractive, pour que de nouveaux contribuables aient envie de s’y installer. Enfin que j’aurais été une magistrate à l’écoute, soucieuse du partenariat social.

– Vous êtes consensuelle et vous étiez une députée plutôt généraliste.Allez-vous davantage vous profiler ces prochains mois?

– Consensuelle je resterai. Cela ne m’empêchera toutefois pas de trancher et de prendre des décisions. J’entends maîtriser les dossiers et avoir une stratégie claire pour le canton.