Genève rend hommage aux femmes. Depuis le 1er mars, la féminisation de dix noms de rues, places et parcs est devenue officielle, au terme d’un long processus entamé par la Ville. La place des Vingt-Deux-Cantons, à Cornavin, qui rendait hommage à une ancienne hôtellerie installée à cet endroit peu après la Restauration, a ainsi été rebaptisée place Lise-Girardin (1921-2010) politicienne d’envergure, qui fut la première femme maire de Genève.
Adieu la place de Chevelu!
Un lieu que vous ne retrouvez donc plus sur Google Map, puisqu’il vient d’être renommé. Au même titre que la place de Chevelu, à Saint-Gervais, transformée en place Ruth-Bösiger (1907-1990), vendeuse et militante anarchiste méconnue. Ou encore de la rue de la Vallée, en Vieille-Ville, dont la plaque porte désormais le nom de Mina-Audemars (1883-1971), une pédagogue jadis renommée.
Rue des Trois-Blanchisseuses
Depuis lundi, la rue de la Pisciculture est aussi tombée dans les oubliettes de l’histoire. Désormais, il faudra la nommer rue des Trois-Blanchisseuses, en hommage à Marie Dido, Franceline Mermier et Cécile Pleold, décédées tragiquement le 1er août 1913 suite au naufrage du bateau-lavoir, amarré au quai du Seujet, sur lequel elles étaient en train de laver leur linge.
Seulement 7%
Ces changements de noms s’inscrivent dans une réflexion globale sur les enjeux de genre dans l’espace public, menée depuis 2019 par la municipalité. A Genève, il faut savoir que seulement 7% des personnes ayant donné leur nom à une rue sont des femmes. Pour l’instant du moins. Car la féminisation des plaques bleues, vissées sur nos façades, est en marche.