Ordures professionnelles: la Ville pas en conformité

DÉCHETS URBAINS • La fin du ramassage gratuit des ordures des entreprises n’est pas encore appliqué par de nombreuses communes, dont la Ville de Genève. Seules six mairies sont en règle. Explications.

  • La gratuité de la levée des ordures des professionnels  est bientôt terminée. DR

    La gratuité de la levée des ordures des professionnels est bientôt terminée. DR

Les citoyens ont pris l’habitude de trier leurs déchets, mais les entreprises en sont loin. Les cabinets médicaux, coiffeurs, architectes, épiciers, artisans, restaurateurs et multinationales installés sur les 45 communes du canton doivent, depuis le 1er janvier 2017, payer la levée et le recyclage de leurs ordures professionnelles.

Or, à ce jour, seules six mairies sont en règle et ont mis un terme à la levée gratuite des déchets incinérables produits par les professionnels. Douze sont sur le point d’être en conformité et 27 n’ont pas encore entamé de démarches. C’est ce qu’indique un communiqué du Département de l’environnement, des travaux et de l’agriculture (DETA), présenté mi-novembre.

Mairies à la traîne

Parmi les retardataires figure la Ville de Genève. «C’est sur cette commune que le plus grand travail doit être effectué parce qu’elle concentre le plus grand nombre d’entreprises», relève Matthieu Raeis, chef du secteur déchets au Service de géologie, sols et déchets (Gesdec). Interrogée sur son retard, la Ville de Genève annonce que «la voirie écrira prochainement aux entreprises afin de faire le nécessaire pour respecter ses obligations cantonales». Même son de cloche à Vernier et Collonge-Bellerive, qui n’ont pas encore informé les sociétés installées sur leur territoire: «Nous sommes sur le point de réglementer, notamment lorsque nous aurons établi des contrats spécifiques avec des prestataires de services», affirment les deux mairies. Celles-ci promettent d’être en règle très rapidement.

Sanctions?

Quelles sont les sanctions prévues pour les communes qui ne respectent pas la réglementation? «A ce stade, l’Etat n’a pas prévu d’amender, détaille Matthieu Raeis. En revanche, si les tolérances ne sont effectivement pas abolies sur l’ensemble du territoire à fin 2018, l’Etat reconsidérera sa position. L’enjeu est trop important.»

Taxe poubelle: la menace grond

«On estime à ce jour qu’il y a encore plus de 30’000 tonnes de déchets recyclables par année dans les poubelles des entreprises qui ne font pas le tri, explique Matthieu Raeis, chef du secteur déchets au Service de géologie, sols et déchets (Gesdec). Cela représente 10% du taux de recyclage global du canton, ce qui est gigantesque!» ll n’y a plus qu’à espérer que l’application de cette réglementation soit généralisée à toutes les entreprises cantonales avant fin 2018. «Si le taux de tris ne dépasse pas 50% à cette date, le risque sera la mise en place de la taxe poubelle», prévient le porte-parole du Département de l’environnement et de l’agriculture (DETA).