Parcs à chiens: crotte alors!

ENVIRONNEMENT • Véritable problème de salubrité publique, des déjections canines peinent à être ramassées par une minorité de propriétaires canins. Même si c'est une obligation!

  • Le parc des Noirettes «souffre» comme beaucoup d'autres espaces pour chiens de propriétaires «indélicats».

    Le parc des Noirettes «souffre» comme beaucoup d'autres espaces pour chiens de propriétaires «indélicats».

Daphné est agacée. «Les espaces de liberté pour chiens, c'est fabuleux pour ceux qui en possèdent dans leur région. Les toutous peuvent s'ébattre sans le risque de se faire écraser. » Bien. Mais, il règne, selon les lieux, comme une odeur d'excréments. «Beaucoup sont souillés de crottes car les propriétaires ne les ramassent pas alors qu'il y a des poubelles et des sachets exprès», regrette Daphné. Effectivement, nombre de ces espaces clôturés sont souvent jonchés de déjections canines. Des usagers préfèrent renoncer à s'y rendre avec leur toutou, comme Emilie aux Noirettes: «C'est trop dégoûtant. Je ne veux pas que mon chien s'ébroue et ramène des saletés à la maison.» Paul, au parc Bertrand, se fâche: «Je ne comprends pas pourquoi il y en a qui ne ramassent pas, lance-t-il à une dame «fautive» qui tente de prendre la poudre d'escampette. T'as un chien, t'es responsable. Point!» A cela, la dame arrive à lui rétorquer: «Et alors? On paie déjà des impôts pour les chiens. Arrêtons d'être les dindons de la farce.» Paul, dépité, préfère se taire, mais nous souffle en aparté: «J'espère qu'elle se fera choper un de ces quatre!»

Amende de 400 francs

Car, effectivement, règlement il y a. Plus précisément, l'article 21 de la Loi sur les chiens qui oblige tout propriétaire à ramasser les crottes de Médor. «C'est un réel problème, reconnaît Guillaume Barrazone, conseiller administratif en charge du Département de l'environnement et de la sécurité. Et même si la plupart des maîtres jouent le jeu, il est inadmissible pour cette minorité, sans éducation, de ne pas se plier à cette obligation aussi bien sur le domaine public que dans les espaces de liberté pour chiens.» Pour rappel, ces «réfractaires à la loi» sont «passibles d'une contravention de 400 francs, sur dénonciation des APM (agents de police municipale). Seul hic: «Pour verbaliser le contrevenant, il faut évidemment un flagrant délit», ajoute le conseiller administratif.

Près de 600 caninettes

Le SEVE (Service des espaces verts) s'occupe du nettoyage et de l'entretien de ces parcs à toutous, ce qui ne prive pas tout propriétaire de ramasser les crottes de son animal. «Et il suffit d'un seul indiscipliné pour salir un espace», rappelle le conseiller administratif. Et en matière de prévention, la Ville met les bouchées double: 592 caninettes installées et des journées de conseils aux propriétaires de chiens. «Histoire de leur rappeler les usages et les obligations liées à leurs animaux», conclut Guillaume Barazzone. Paul, lui, piaffe d'impatience qu'un APM verbalise, enfin, les maîtres désobligeants.

Infos: http://www.ville-geneve.ch/themes/environnement-urbain-espaces-verts/pro...