«Pas question de revivre le chaos de cet été»

RUE DE LA CROIX-ROUGE • En colère, un élu fustige la gestion des chantiers à répétition qui paralysent l’un des axes routiers les plus empruntés du centre-ville. Explications.

  • Les travaux ont engendré une fermeture de la rue de la Croix-Rouge l’été dernier. En médaillon, l’artère actuellement. CHRISTIAN BONZON/AMM

    Les travaux ont engendré une fermeture de la rue de la Croix-Rouge l’été dernier. En médaillon, l’artère actuellement. CHRISTIAN BONZON/AMM

«Il va falloir remettre en travaux la rue de la Croix-Rouge. La fermer encore une fois à la circulation pour poser un revêtement phonoabsorbant! De qui se moque-t-on?» Didier Lyon, conseiller municipal UDC en Ville de Genève, est très en colère. Dans une interpellation écrite, soumise le 17 octobre dernier, il accuse les autorités municipales de gaspiller l’argent public. «Pourquoi l’enrobé antibruit n’a pas été posé l’été dernier alors que cet axe routier, très chargé, a été entièrement fermé à la circulation pendant les mois de juillet et août? Je rappelle que le chantier précédent a déjà coûté près de 3 millions de francs. Combien va-t-il coûter cette fois? D’autant que les travaux à répétition à la rue de la Croix-Rouge ne sont pas une première. Depuis 2017, la rue a dû être éventrée plusieurs fois pour réparer, ici et là, la chaussée abîmée. Inadmissible!»

Pistes cyclables

Autre point noir pointé par l’élu: les perturbations du trafic au centre-ville. «La fermeture l’été dernier de la rue a mis au bord de la crise de nerfs de très nombreux riverains, commerçants, automobilistes, cyclistes, chauffeurs de bus! Pas question de revivre un tel chaos», avertit Didier Lyon.

Interrogé, le Département des constructions et de l’aménagement (DCA) en charge du chantier explique que la décision de reporter les travaux était connue. «Au début du chantier, au mois de juin, le Conseil municipal a décidé d’étudier l’ajout de pistes cyclables. L’attente du résultat des études complémentaires nous a obligés à reporter la pose du phonoabsorbant et le marquage au sol définitif», détaille Anaïs Balabazan, chargée de communication au DCA.

Objectif été 2019

«Malgré ce contretemps, la Ville a tout de même décidé de maintenir une partie des travaux. Une canalisation d’eaux usées et une conduite d’eau potable ont été remplacées par les Services industriels. Nous avons également procédé à la rénovation des trottoirs», précise-t-elle. Et de souligner: «Le coût total des travaux comprenant les collecteurs, la réhabilitation du pont de Saint-Léger et la réalisation de la chaussée avec mise en œuvre de revêtement phonoabsorbant est d’environ 3 millions de francs.»

Reste à savoir quand la rue de la Croix-Rouge sera à nouveau fermée... «Notre objectif est d’achever ces prestations à l’été 2019 et permettre ainsi une meilleure cohabitation entre tous les usagers (cyclistes, TPG, piétons, automobilistes, etc.), annonce la chargée de communication du département de Rémy Pagani. En effet, au printemps 2019, un bilan de cette mise à l’essai des pistes cyclables doit être effectué conformément à la loi. Ce n’est qu’alors qu’une solution définitive sera retenue par le Canton et la Ville permettant la réalisation des travaux manquants. Leurs coûts sont évalués à près de 200’000 francs qui sont compris dans le budget de 3 millions de francs.» Ces explications suffiront-elles à calmer la grogne? Premiers éléments de réponse lors du prochain Conseil municipal.

Accidents dus au revêtement défectueux

En janvier 2018, l’élu PLR Vincent Subilia interpellait le Conseil municipal de la Ville de Genève pour dénoncer le revêtement défaillant du tronçon de la rue de la Croix-Rouge qui avait provoqué de nombreux accidents depuis 2016 (GHI 11.01.18). Il rappelait que la majorité des collisions survenues sur cette artère empruntée chaque jour par des milliers de voitures, bus et vélos perturbait fortement le trafic au centre-ville. La demande d’une réfection urgente de la chaussée avait été entendue par le Département de l’aménagement et des constructions (DCA). Qui avait en effet assuré que la pose d’un revêtement phonoabsorbant, prévue dans l’ordonnance fédérale contre le bruit routier, agendée début 2018, serait la solution.