Payer son parking avec une appli coûte plus cher

A Genève, les automobilistes qui règlent leur stationnement avec leur smartphone sont désormais ponctionnés de frais d’utilisation allant de 1 à 4,85% du montant total. De nombreux utilisateurs agacés.

  • Les applis parking sont-elles un moyen détourné d’augmenter les tarifs de stationnement? 123RF/VITALIY MATEHA

    Les applis parking sont-elles un moyen détourné d’augmenter les tarifs de stationnement? 123RF/VITALIY MATEHA

«On se moque de nous! Personne ne nous a informés que des frais sont désormais prélevés quand on paie notre parking avec notre smartphone. J’ai découvert ce changement en parcourant mon relevé de carte bancaire! J’ai immédiatement supprimé l’application et j’irai dorénavant payer mon stationnement à l’horodateur.» Bruno* ne décolère pas. Ce commercial de 35 ans utilise plusieurs fois par jour les parkings publics pour les besoins de son travail. Il avait donc été naturellement séduit par l’arrivée de ces applications. Aujourd’hui, il se sent trahi.

Frais variables

Emmanuelle Merle, responsable communication au sein de la Fondation des parkings, s’en défend: «Les automobilistes sont avertis de ce changement. Les applications informent clairement que des frais supplémentaires s’appliquent en plus du tarif de stationnement. Par ailleurs, cette information figure sur notre site et sur celui de Gepark.ch, ainsi que dans la documentation papier existante et une circulaire a été envoyée par l’Etat à tous les usagers concernés.»

L’introduction de ces frais supplémentaires remonte au mois d’octobre. Auparavant, l’Etat, puis la Ville de Genève, assumaient les frais d’utilisation des applications. Désormais, c’est l’usager qui les prend en charge. Problème, ils varient énormément d’une application à l’autre. Ainsi Park Now facture 1%, PaybyPhone 3%, Easypark et PrestoPark 4%. Quant à Parkingpay, la plus chère, elle ponctionne 4,85% sur chaque stationnement.

Comment expliquer ces différences? «La Fondation des parkings a fixé un cadre contractuel avec chaque opérateur, notamment en imposant un seuil limite de 5% sur les frais d’utilisation, précise Emmanuelle Merle. Dans cette limite, les opérateurs sont libres de fixer leurs tarifs, y compris de faire des offres promotionnelles s’ils le souhaitent.»

Dindons de la farce

Ce qui laisse Bruno dubitatif: «Je pense plutôt qu’ils vont bientôt tous s’aligner et prélever 5% à tous les automobilistes. C’est vraiment dommage, car au lieu d’être un service à la population, ces applis sont devenues un moyen détourné d’augmenter les tarifs de stationnement. Une fois de plus, nous sommes les dindons de la farce.»

Un avis que ne partage pas la responsable communication de la Fondation des parkings, qui est convaincue que les usagers restent gagnants malgré les frais: «Les applications permettent d’interrompre son stationnement, de consulter une confirmation de son achat, de retrouver et d’éditer un justificatif de stationnement, mais aussi de prolonger son ticket virtuel en cours.»

* nom connu de la rédaction