Payer son repas à la cafétéria avec son smartphone

ENTREPRENARIAT • Deux adolescentes du CO de Bois-Caran ont remporté le premier prix d’un concours. Elles comptent étendre leur idée à d’autres établissements.

  • Manon et Camille, dans la cafétéria de Bois-Caran, ne cachent par leur enthousiasme à l’idée de développer leur projet. CHRISTIAN BONZON

    Manon et Camille, dans la cafétéria de Bois-Caran, ne cachent par leur enthousiasme à l’idée de développer leur projet. CHRISTIAN BONZON

Elles s’appellent Camille Courrier et Manon Selvatico. Agées de 13 et 14 ans, les deux jeunes filles viennent de gagner le premier prix du concours De l’idée au projet: comment développer l’esprit d’entreprendre. Elles faisaient partie des 30 élèves des Cycles d’orientation qui ont participé à ce cours facultatif lancé pour la deuxième fois à la Gradelle, Bois-Caran et Montbrillant (lire GHI du 07.03.19).

Les deux adolescentes sont parties du constat suivant: il est compliqué d’acheter des tickets pour la cafétéria. «Il faut aller à l’économat qui n’est pas ouvert toute la journée mais juste pendant les récréations», expliquent-elles. Camille et Manon ont ainsi imaginé une application pour téléphone portable sur laquelle les élèves peuvent acheter leur ticket depuis la maison ou n’importe quel endroit.

Une «caf» new look

Le 8 mars dernier, dans la salle de l’auditoire B106 d’Uni Bastions, les deux ados expliquent au public et au jury avoir, pour leur projet, rencontré le directeur de Bois-Caran, Patrick Houlmann, le responsable logistique du Département de l’instruction publique, de la formation et de la jeunesse (DIP) et un collaborateur de la Migros. Le géant orange gère d’ailleurs l’incroyable cafétéria de Bois-Caran. Baptisée le Caran’bar, la «caf» a été entièrement réinventée par l’Association des parents d’élèves du CO de Bois-Caran (APECO) sur le thème du Dîner américain avec, en prime, une Betty Boop grandeur nature. «Les anciens lieux n’étaient pas très accueillants et les enfants sortaient s’acheter un sandwich. Maintenant, ils mangent plus sainement», confirme la maman de Camille, Carine Alvera de l’APECO.

Avec leur premier prix, Camille et Manon espèrent maintenant passer rapidement du projet à sa réalisation. Elles ont budgété les coûts, plutôt raisonnables. Elles avancent la date d’une mise en fonction pour la prochaine rentrée scolaire.

«On se réjouit de la victoire d’un projet de deux jeunes filles, le jour de la journée de la femme, et à l’idée de l’étudier», s’enthousiasme Pierre-Antoine Preti, porte-parole du DIP. Les deux jeunes lauréates comptent bien présenter leur idée à d’autres établissements du canton.

Trois prix sur 12 projets présentés

Trente élèves passionnés et enthousiastes ont participé au cours facultatif sur l’entreprenariat et au concours. Douze projets ont été présentés, à Uni Bastions, à un jury composé notamment du recteur de l’Université, Yves Flückiger. Les adolescents ont pour ainsi dire tous développé un projet lié au numérique, plus particulièrement à une application pour smartphone permettant, notamment, de mieux manger, de dématérialiser l’école, d’enclencher des stores à distance pour éviter des cambriolages, de lancer des alertes (avec des voix de personnalités) connectées au trafic, à l’agenda et à la météo. Outre les deux gagnantes, des récompenses ont été décernées à Agata Butturini et Rhianon Jones pour Yumeet (2e prix), une application «sociale et citoyenne» pour se tenir informer des manifestations et marches. Le troisième prix est allé à Maksymilian Wälti pour son application Better food qui cible les 5-15 ans.