Petit crédit: Genève veut interdire les affiches en ville

POLÉMIQUE • Après Vernier, la Ville met son veto sur les affiches vantant les petits crédits.

  • Sandrine Salerno, maire. Aurélien Bergot/Whitebalance / DR

    Sandrine Salerno, maire. Aurélien Bergot/Whitebalance / DR

La Ville de Genève ne veut plus d'affiches publicitaires pour le petit crédit sur son territoire. Après la commune de Vernier, c'est à son tour de vouloir les bannir. L'information a été confirmée par la maire socialiste Sandrine Salerno, qui justifie cette décision par «la longue expérience de nos services sociaux qui constatent que le crédit à la consommation fait clairement partie des facteurs de paupérisation». Dans des documents que GHI s'est procuré, on peut lire: «Ce phénomène n'est pas seulement dramatique pour les individus, il coûte également très cher aux collectivités publiques». Si Sandrine Salerno affirme ne pas disposer de chiffres pour le canton de Genève, on sait que 14% de la population suisse vit dans un ménage avec au moins un crédit à la consommation. Les contrats de crédits et de leasing représentaient plus de 15 millions de francs par année en Suisse, selon Caritas. (lire GHI du 19.09.13)

Avant-projet

Sandrine Salerno affiche donc clairement son point de vue par rapport à l'initiative parlementaire déposée en 2010 par la conseillère nationale Josiane Aubert, et qui demande l'interdiction de la publicité pour le petit crédit. Prochaine étape, un avant-projet sera discuté aux chambres fédérales. Il pourrait déboucher sur une interdiction de ces publicités limitées aux formes «agressives» - celles qui visent les jeunes de moins de 25 ans. Les réclames pour les «crédits express» et autres prêts rapides alléchants, en revanche, devraient continuer de fleurir sur les panneaux d'affichage et les pages d'annonces des journaux.A noter que dans le passé, plusieurs communes vaudoises avaient voulu interdire la publicité pour le petit crédit, mais avaient dû faire marche arrière au nom de la liberté de commerce. A Vernier, le conseiller administratif en charge du social, Thierry Apothéloz, reconnaît avoir anticipé cette difficulté en utilisant une astuce: la commune a profité de la liberté contractuelle conférée par le droit suisse pour introduire une clause interdisant la publicité en faveur du petit crédit dans ses contrats privés avec les sociétés d'affichage…