Pierre Maudet: «Je revendique mon indépendance»

Très attendue, la nouvelle vient de tomber. Le conseiller d’Etat renonce à faire recours contre son exclusion du Parti libéral-radical (PLR) genevois. Il explique pourquoi. Interview.

  • Pierre Maudet: «Je vais continuer à me battre pour l’intérêt général.» DR

    Pierre Maudet: «Je vais continuer à me battre pour l’intérêt général.» DR

Exclu du Parti libéral-radical (PLR) genevois par le comité directeur le 6 juillet dernier, le conseiller d’Etat chargé du Développement économique Pierre Maudet ne fera pas recours. Il explique au GHI pourquoi.

GHI: Le 6 juillet, une majorité du comité directeur du PLR genevois a décidé de vous exclure du parti. Vous aviez trente jours pour faire recours... Qu’avez-vous décidé?
Pierre Maudet: Je ne ferai pas recours. Et cela, même si beaucoup de membres le trouveraient légitime car ils ne comprennent pas qu’une partie de la direction trahisse la décision de l’Assemblée générale du PLR du 15 janvier 2019. Celle-ci avait réuni plus de 800 personnes à Uni-Dufour et m’avait renouvelé sa confiance et son soutien. Aujourd’hui, la présidence du parti ne m’a toujours pas transmis les motifs objectifs et avérés sur lesquels repose la décision expéditive du comité directeur. Difficile de recourir sur des rumeurs...

– Il y notamment le soupçon d’avoir voulu modifier, a posteriori, des procès-verbaux de la section PLR Ville?
– Oui, une rumeur de plus. Après analyse complète des archives et documents comptables par des membres de la section municipale, il ressort qu’en réalité aucun document n’a été modifié.

– Il y a aussi le renvoi, début juillet, de votre dossier devant le Tribunal de police…
– Cette décision signifie que le Ministère public m’a de lui-même innocenté d’une grande partie des accusations portées à mon encontre et qu’il n’est pas en mesure de trancher pour le reste. Concrètement, le périmètre pénal de mon dossier se réduit considérablement.

– Alors pourquoi ne pas recourir?
– Il ne faut pas que des agitations partisanes, qui relèvent du règlement de compte personnel, détournent des véritables enjeux liés à la crise économique actuelle et à venir, notamment en matière d’emploi et de réformes.

– Vous allez donc siéger au gouvernement, comme chef du Développement économique, mais en tant qu’indépendant…
– Je revendique mon indépendance. Elu par le peuple au scrutin majoritaire voilà deux ans, je vais continuer à me battre pour l’intérêt général. Je mets au service de la population genevoise, des entreprises et des travailleuses et travailleurs toute mon énergie, comme j’ai l’ai fait ce printemps avec le déploiement rapide et ciblé de plusieurs mesures d’aide aux indépendants, de soutien aux commerçants et aux entreprises les plus fragilisées.

– Gouverner seul, autrement dit sans le soutien d’un parti, est-ce réaliste?
– Je rappelle que je ne gouverne pas seul, le Conseil d’Etat est un collège. C’est la qualité des projets portés par les conseillers d’Etat qui fait qu’ils sont soutenus ou pas par le parlement.