Procès d’Erwin Sperisen: deux juges remplacés

JUSTICE • Rebondissement avant l’ouverture du troisième procès de l’ancien chef de la police du Guatemala.

  • Le troisième procès d’Erwin Sperisen devrait s’ouvrir le 16 avril. CHRISTIAN BONZON

    Le troisième procès d’Erwin Sperisen devrait s’ouvrir le 16 avril. CHRISTIAN BONZON

C’est un énième coup de théâtre dans l’affaire Sperisen. Alors que le troisième procès de l’ancien chef de la police du Guatemala, dont la condamnation a été annulée par le Tribunal fédéral en septembre 2017, doit s’ouvrir le 16 avril prochain, GHI vient d’apprendre que les deux juges assesseurs normalement choisis doivent renoncer à siéger (GHI 22.03.18).

Explication

Erwin Sperisen, condamné à la prison à vie en juillet 2015 pour des faits qui se sont produits au Guatemala en 2006, l’a appris par un courrier envoyé à ses avocats, Mes Florian Baier et Giorgio Campa. L’explication? Les deux assesseurs sont inscrits sur la liste PLR pour les élections au Grand Conseil qui aura lieu le 15 avril prochain, un jour avant le procès. S’ils étaient élus, ils ne pourraient, dès lors, pas exercer la fonction de juge assesseur le jour de l’ouverture des débats. «La fonction de juge assesseur étant incompatible avec celle de député», précise la présidente de la Chambre pénale d’appel, Cambi Favre-Bulle, dans un courrier du 21 mars dernier. La solution? Les remplacer. Deux autres magistrats ont été choisis: Pascal Junod (MCG) et Dorian Zaugg (Ensemble à gauche).

Erwin Sperisen dénonce un procès politique. Il s’interroge sur ces changements de dernière minute, sachant que la liste des candidats au PLR est constituée depuis plusieurs mois. Mes Baier et Campa se demandent comment les nouveaux magistrats vont pouvoir, en trois semaines, avaler 47 classeurs fédéraux dont de nombreuses pièces en espagnol: «Sauf à mépriser le droit de notre client à un procès équitable, il est évident que les débats doivent être reportés.» Leur demande vient d’être rejetée. Selon la présidente Cambi Favre-Bulle, il n’y a «aucune raison de reporter le procès», les nouveaux assesseurs ayant été informés de «l’importance du dossier».