Professeurs suspendus au Collège de Staël

ENQUÊTES ADMINISTRATIVES • Un fonctionnaire se serait enivré avec une élève lors d’un voyage d’étude. Un autre a tenu des propos racistes.

  • Le Collège de Staël, à Carouge. Un professeur aurait eu un comportement inadéquat. DR

    Le Collège de Staël, à Carouge. Un professeur aurait eu un comportement inadéquat. DR

Un professeur du Collège de Staël, à Carouge, est suspendu depuis environ trois semaines. Selon nos informations , il est reproché au fonctionnaire d’avoir eu un comportement inadéquat avec des élèves lors d’un voyage de matu à Barcelone. Il aurait ainsi emmené deux jeunes filles (et non toute la classe) prendre un verre.

Enquête administrative

Le charme de la ville de Barcelone et quelques verres plus tard, tout le monde se serait retrouvé un peu éméché. Au point que le professeur aurait dû porter l’une des jeunes filles, qu’il n’aurait pas ramenée dans la chambre des étudiants. Apparemment aucune plainte de l’élève n’aurait été déposée pour le moment.

Au Collège de Staël, les élèves n’ont même pas été surpris quand on leur a annoncé que cet enseignant était suspendu «pour un bon moment, en tout cas jusqu’à la fin de l’année scolaire». Il faut dire qu’un autre prof venait de revenir de congé forcé après une enquête administrative pour une histoire de propos racistes. Mais si les collégiens ont d’abord cru à une affaire similaire, ils ont appris par la suite – par des bruits de couloirs et aussi par des enseignants – que l’histoire était bien différente.

Le professeur incriminé nous renvoie vers son avocat. Me Romain Jordan précise: «Mon client est serein et conteste les faits qui lui sont reprochés. Il se réjouit de pouvoir éclaircir la situation dans le cadre de la procédure.»

Du côté du Département de l’instruction publique, de la formation et de la jeunesse (DIP), on rappelle que «l’employeur ne peut renseigner sur des questions concernant ses collaborateurs». Néanmoins, comme l’indique Pierre-Antoine Preti, chargé de la communication, «dès qu’une information nous remonte, nous intervenons avec la plus grande célérité». Dans le cas présent, selon nos sources, il aura fallu une toute petite semaine avant que l’instituteur ne soit renvoyé à la maison. Il devrait prochainement avoir un entretien de service et évidemment faire l’objet d’une enquête administrative.

Abus passés et aide

Rappelons qu’en 2017, la presse s’est fait l’écho de potentielles situations d’abus, passées ou présentes au sein de l’enseignement genevois. Tout en précisant que l’immense majorité des collaborateurs est irréprochable, le DIP avait alors procédé, en 2018, à une refonte de la procédure de prise en charge des élèves en cas de situation de maltraitance. Ainsi, tout collaborateur informé ou suspectant une situation de maltraitance doit en référer sans délai à sa hiérarchie et toute déclaration doit être entendue avec sérieux, prudence et sans jugement a priori. Une aide est apportée à l’enfant ou au jeune qui a relaté les faits, de façon adaptée à ses besoins.