Qui se cache derrière le faux compte Facebook de la police?

RÉSEAU SOCIAL• La police genevoise, victime d'une usurpation d'identité sur Facebook, ne sait pas qui se fait passer pour elle.

  • La page Facebook avec le vrai logo de la police genevoise.

    La page Facebook avec le vrai logo de la police genevoise.

  • La page Facebook de la police ne comprte plus le logo officiel.

    La page Facebook de la police ne comprte plus le logo officiel.

Elle ressemble à s'y méprendre à une page officielle Facebook de la police, mais en réalité tout est bidon! Jusqu'à mi-mars, la page «Police Genevoise» arborait même le logo authentique de la police cantonale. Une usurpation d'identité qui a poussé le Département de la sécurité à demander, en février dernier, aux responsables du réseau social de supprimer ce compte (GHI 21.3.13). Comme par magie, le lendemain de la parution de notre article, le logo a disparu pour être remplacé par «Police cantonale de Genève». En revanche, le compte n'a pas été désactivé.

Fausse page

«Nous avons effectivement demandé la suppression de ce compte en début d'année, rappelle Eric Grandjean, Officier de presse.» Avant de préciser qu'il ne s'agit pas de piratage de la page Facebook de la police mais bien d'une usurpation du logo officiel: «Nous n'avons plus de Facebook depuis deux ans», précise-t-il encore.

Faux vrai

Reste que si le logo officiel a bien été retiré de la fausse page, celle-ci continue à diffuser de vraies informations de la police genevoise. Comme des avis de disparition ou de prévention contre les cambriolages. Ce qui détonne, c'est qu'on y lit sur cette page aussi des inepties, genre «c'est scandaleux, j'ai dû payer une amende pour avoir uriné sur le trottoir». Ou encore des demandes d'avis sur le recrutement de policiers étrangers…

Enquête?

La police va-t-elle enquêter pour savoir qui gère cette fausse page? «Non, il est évident que c'est un faux, le contenu ne tient pas la route, poursuit Eric Grandjean. Et comme les messages postés ne mettent pas la sécurité des citoyens en danger, nous n'irons pas plus loin.»

C'est qui?

Mais qui se cache derrière cette page créée en juin 2011? «Je suis un Genevois, j'ai ouvert cette page pour faire voir aux gens notre belle police et essayer de répondre au mieux aux questions dans les messages privés», informe l'administrateur de ce site. Et d'ajouter: «Certains me remercient pour des conseils et d'autres ont réussi à entrer à l'école de police.» Selon nos informations, il pourrait s'agir d'anciens policiers. Ce qui surprend toutefois Eric Grandjean: «C'est étonnant, un professionnel ne ferait pas un tel amalgame. Les polices judiciaires, gendarmerie, sécurité internationale et municipale sont mélangées. Sans compter que les messages postés ne correspondent pas tous à l'éthique de la police.»

Loi démunie

L'usurpation d'identité sur les réseaux sociaux n'est pas punissable en Suisse. En réalité, c'est l'utilisation que l'on en fait qui l'est. Les raisons? La difficulté de désactiver des faux profils ou de retrouver des usurpateurs. On peut signaler un abus à Facebook, mais l'identité nom-prénom n'a pas de valeur juridique. En revanche, le compte peut être fermé. Pour sa part, Twitter ne délivre pas d'informations sur le créateur du compte. En cas d'usurpation d'identité, il est conseillé de déposer plainte auprès de la police ou au Service national de coordination contre la criminalité sur internet (SCOCI), qui transmet les informations reçues aux autorités de poursuites pénales compétentes en Suisse et à l'étranger.

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