Poisson d’avril? Même pas. Ce n’est pas la saison. Et surtout, c’est trop énorme! Songez, la passerelle du Mont-Blanc, totalement inexistante, figure sur le plan de Genève, proposé sur le net par Google Maps. Vous tomberez dessus, en zoomant sur le Pont du Mont-Blanc. Mais s’agit-il vraiment de cette fameuse traversée piétonne et cycliste de la Rade, dont rêve le conseiller administratif en Ville de Genève Rémy Pagani? Et dans l’affirmative, qui a fourni ce dossier sensible au géant américain? Et dans quel but?
Ressemblances troublantes
Au Département des constructions et de l’aménagement, qui défend ce projet onéreux, on jure qu’on n’y est pour rien. «Ce document ne vient pas de chez nous. Notre projet de passerelle n’est pas aussi parallèle et sa disposition diffère légèrement», constate Dominique Wiedmer Graf, déléguée à l’information. Mais alors, qu’est-ce? «Sans doute une simple ligne pour signaler la présence d’une zone piétonne sur le pont du Mont-Blanc. Regardez, il y a aussi un gros trait le long de la Coulouvrenière. Et un autre en bordure du pont Sous-Terre. »
Pour en avoir le cœur net, nous donnons un coup de fil au Service de la mensuration officielle, qui corrobore cette déduction intuitive. «C’est surprenant. Il doit s’agir d’une charte graphique de Google pour mettre en valeur la mobilité douce», relève le directeur Laurent Niggeler, qui avoue que ces passerelles fantômes prêtent à confusion. Et de conclure: «Il ne faut pas trop se fier à la cartographie en ligne. Google et Apple n’ont pas des banques de données aussi fiables que les nôtres.» Un conseil judicieux. Qui vous évitera de finir les pieds dans l’eau…