Stade de Genève: maudit gazon

Suite au match Suisse-Irlande du 15 octobre, des parties de terrain ont été replaquées. De quoi inquiéter Christo Ivanov, du Servette Rugby Club de Genève.

  • La pelouse est encore jeune par endroits. «On espère qu’elle sera dans le meilleur état possible pour le 2e tour du championnat», indique un membre du Conseil de fondation du Stade.

    La pelouse est encore jeune par endroits. «On espère qu’elle sera dans le meilleur état possible pour le 2e tour du championnat», indique un membre du Conseil de fondation du Stade. STÉPHANE CHOLLET

C’est une de ces sagas genevoises qui n’en finit pas. Et qui, en plus, incite au jeu de mot un brin douteux: la pelouse du Stade de Genève est-elle un gazon maudit? A l’observer en ce lundi matin, on serait tenté de le croire. Aux abords de la surface de jeu, un petit panneau jaune indique: «Défense d’entrer.» L’avertissement est doublé d’une consigne orale on ne peut plus claire: «Si vous y posez le pied, le jardinier va vous tuer.»

Les clubs ne demandent pourtant pas la lune. Juste pouvoir jouer. «On a dû reporter le match du 12 janvier à cause de la pelouse, s’énerve Christo Ivanov, l’un des dirigeants du Servette Rugby Club de Genève, par ailleurs député UDC. Un derby en plus. L’US Bellegarde Coupy n’était pas ravi.» La prochaine rencontre de rugby à domicile est prévue samedi 26 janvier, contre SCA Cussetois. La simple idée d’un nouveau report ou de devoir s’expatrier aux Cherpines, à Plan-les-Ouates, hérisse le poil de Christo Ivanov. «Ce n’est pas normal d’avoir tous ces problèmes. Les clubs en ont ras-le-bol de payer les pots cassés liés aux défauts de conception de cette pelouse!»

Pour rappel, depuis 2016, le Stade de Genève est doté d’une pelouse hybride. Elle mêle brins naturels et synthétiques. «Le problème c’est qu’elle est plantée dans du sable et pas dans de la terre», poursuit Christo Ivanov, qui est aussi candidat UDC au Conseil administratif en Ville de Genève. Sans compter l’apparition d’un champignon, le pyricularia oryzae, qui a ravagé le terrain en 2017, puis en août 2019. Dernier épisode en date, celui du match de football Suisse-Irlande du mardi 15 octobre 2019 à l’issue duquel la pelouse avait tout d’un bourbier.

Un terrain sous luminothérapie

«Certaines parties du terrain particulièrement touchées ont été replaquées, explique Alain-Edouard Fischer, membre du Conseil de fondation du Stade de Genève. On parle de 300 m2 sur 8200 m2 de terrain.» Hormis cette surface, il s’agit, précise-t-il, de «travaux d’entretien courants». Reste que la pelouse est encore jeune par endroits. «On espère qu’elle sera dans le meilleur état possible pour le 2e tour du championnat», stipule Alain-Edouard Fischer.

Pour atteindre cet objectif, le précieux tapis vert bénéficie de soins intensifs. A base notamment de luminothérapie. Sur le terrain s’étend une structure métallique comprenant cinq parties, équipées de spots. On en compte 280 en tout. L’appareillage, que l’on nous interdit de photographier, se déplace sur le terrain toutes les trente-six heures.

Pour quels coûts écologique et financier? Aucune réponse précise. «Tout est financé par la Fondation du Stade de Genève. Il n’y a pas d’imprévu», indique simplement Alain-Edouard Fischer. «Il se pourrait qu’une grande fondation de la place participe largement aux travaux, corrige Christo Ivanov. Que ferait Genève sans elle?»