Thierry Apothéloz: «Il faut poursuivre l’effort»

En cette période de confinement due au coronavirus, le conseiller d’Etat chargé de la Cohésion sociale fait le point sur le Plan de solidarité déployé dans toutes les communes du canton pour assurer les prestations vitales aux aînés et protéger les personnes vulnérables. Interview.

  • Le conseiller d’Etat Thierry Apothéloz a visité, le 27 mars, les ateliers de l’entreprise sociale privée PRO, qui s’est attelée à fabriquer des masques de protection. DR

    Le conseiller d’Etat Thierry Apothéloz a visité, le 27 mars, les ateliers de l’entreprise sociale privée PRO, qui s’est attelée à fabriquer des masques de protection. DR

GHI: En quoi consiste le Plan de solidarité lancé mi-mars par votre département?
Thierry Apothéloz:
Ce plan vise à réunir les 45 communes du canton pour mettre en œuvre une aide de proximité efficace pour tous les seniors et les personnes vulnérables.

– C’est-à-dire?
– Concrètement nous proposons aux personnes âgées de faire leurs courses, d’aller à la pharmacie, de promener un chien ou encore de descendre leurs poubelles. Bref, d’assurer les prestations vitales pour qu’elles respectent les instructions relatives au confinement. Ce plan fonctionne grâce aux employés communaux, à des bénévoles et à l’appui sans faille de partenaires institutionnels et associatifs comme la Croix-Rouge genevoise ou la Fondation pour l’animation socioculturelle.

– Preuve que les communes restent un maillon local essentiel pour lutter contre la pandémie?
– Oui. Les communes restent les spécialistes des actions de proximité. Leur expérience du terrain est essentielle. Croyez-moi, chacune des 45 communes du canton a répondu avec détermination au Plan de solidarité coordonné par mon département.

– En matière d’action sociale, l’Etat est-il toujours en mesure d’assurer ses prestations?
– Oui. Les services cantonaux délivrant des prestations sociales sont tous actifs. Vu la gravité de la crise que l’on traverse, l’Hospice général a même rapidement élargi son aide aux indépendants qui se trouvent dans le besoin d’accéder aux prestations de l’aide sociale par une procédure simplifiée. Depuis la mise en œuvre anticipée de cette mesure, le 18 mars, l’Hospice général a déjà traité plus de 200 demandes.

– Et pour le sport, dont vous êtes en charge pour le canton, qu’avez-vous mis en place?
– Nous nous sommes coordonnés avec la Ville de Genève, le Fonds cantonal d’aide au sport et l’Association des communes genevoises pour ouvrir un guichet unique en ligne au travers duquel les associations sportives peuvent nous faire connaître leurs préjudices liés au Covid-19. Il sera prochainement possible de soumettre par ce même biais une demande de soutien exceptionnel en ligne. Je rappelle que des aides fédérales à hauteur de 100 millions de francs sont prévues tant pour le sport professionnel que le sport populaire. Des concertations ont également eu lieu pour le secteur de la culture.

– A l’approche des fêtes de Pâques quel message souhaitez-vous adresser aux Genevois?
– Deux choses, très simplement. D’abord que la population dans sa grande partie joue le jeu et respecte les consignes sanitaires. Il faut poursuivre cet effort le temps nécessaire. Et à celles et ceux qui sortent encore, se réunissent, ou profiteraient des vacances pour adopter un comportement au potentiel dramatique: nous n’aurons pas de seconde chance. Notre sortie de crise se joue maintenant.