Travaux de l’Hôtel Métropole: Cour des comptes saisie

VILLE DE GENÈVE • Des élus réclament une enquête pour que les coûts de rénovation n’échappent plus au Municipal. Manœuvre électoraliste dénonce Sandrine Salerno.

  • Les municipaux Simon Brandt (PLR), Jean-Charles Lathion (PDC) et Daniel Sormanni (MCG).  DAVID ROSEMBAUM-KATZMAN

    Les municipaux Simon Brandt (PLR), Jean-Charles Lathion (PDC) et Daniel Sormanni (MCG). DAVID ROSEMBAUM-KATZMAN

Rebondissement dans l’affaire du financement des travaux de rénovation de l’Hôtel Métropole. Trois conseillers municipaux de la Ville de Genève ont saisi, le 12 décembre 2014, la Cour des comptes (CdC). But de la manœuvre? Demander l’ouverture d’une enquête sur les coûts des travaux de rénovation de l’Hôtel Métropole et faire en sorte que ceux-ci n’échappent plus au contrôle du Conseil municipal. Pour mémoire, l’établissement est propriété de la Ville de Genève depuis 1941.

Manque de transparence

«Le Conseil municipal se trouve dans une ignorance totale concernant les travaux à l’Hôtel Métropole», relèvent d’une seule voix le PDC Jean-Charles Lathion, le PLR Simon Brandt et le MCG Daniel Sormanni. «Nous déplorons le manque de cohérence et de rigueur dans la gestion de ce dossier.» Tous trois soulignent au passage les difficultés récurrentes que rencontre la Ville de Genève avec la gestion de ses restaurants. Et de citer en exemple les établissements de La Perle du Lac, La Potinière au Jardin anglais, du Parc des Eaux-Vives et du café-restaurant de l’île Rousseau. «La magistrate Sandrine Salerno est incapable d’assurer le rayonnement d’établissements situés dans les lieux les plus prestigieux de Genève», dénoncent-ils. Avant de conclure: «Ce qui est en jeu, c’est également de déterminer si les travaux d’investissement doivent être soumis aux marchés publics.»

Gestion conforme

Pas de remous du côté de la conseillère administrative Sandrine Salerno qui pointe une polémique lancée à quelques mois des élections municipales. «Deux avis de droit confirment que le contrat de gestion est conforme. Pour la petite histoire, il a été signé avec la société hôtelière Swissôtel en 1998 par un magistrat de droite», rétorque-t-elle avec un brin d’ironie. Avant de poursuivre: «La Commission des finances a toujours été au courant et le Conseil municipal valide chaque année les comptes de l’Hôtel Métropole. J’ajoute enfin que la Cour des comptes a déjà enquêté sur ce type de contrat de gestion, identique à celui du Parc des Eaux-Vives.»

Manque de transparence ou pas, la Cour des comptes n’a pas encore décidé si elle allait entrer en matière. Décision attendue dans les prochaines semaines.