Le Musée d'art et d'histoire (MAH) continue à faire parler de lui. Après les tensions politiques sur sa nécessaire rénovation, voici que la direction du MAH annonce un trou financier de 490'000 francs. «Ce dépassement prévu au budget 2012 est structurel, et dure depuis des années en raison notamment du manque d'effectifs dans le secteur de la surveillance», explique Sami Kanaan, conseiller administratif en charge de la culture et du sport à la Ville de Genève. Autrement dit, ni lui ni la direction actuelle ne sont véritablement responsables de cette nouvelle situation de crise.
Contenir le déficit
Responsable ou non, c'est malgré tout au magistrat socialiste qu'il revient de proposer un plan de restructuration pour remettre l'institution genevoise sur de meilleurs rails. C'est ce qu'il a fait, jeudi 14 juin, en présentant une batterie de mesures urgentes aux collaborateurs du MAH.«Pour contenir le déficit, j'ai décidé d'adapter temporairement les horaires d'ouverture au public, a-t-il notamment planifié. Ainsi, dès le mois de juillet, le Musée ouvrira ses portes à 11 heures au lieu de 10 heures. Sur la base de statistiques internes, ce créneau est semble-t-il peu fréquenté. «L'accueil des classes et des groupes sera en revanche maintenu dès 9h30 et une nouvelle offre d'accueil sera proposée aux familles tous les mercredis», rassure néanmoins le magistrat.
Alléger le stress
Pour calmer les inquiétudes du personnel, Sami Kanaan a aussi proposé une autre réforme importante. «En cas de sous-effectifs, nous réduirons les périmètres de visites en semaine. On fermera en priorité les salles les moins fréquentées», a-t-il promis. Reste à savoir combien toutes ces mesures permettront d'économiser. «Près de 130'000 francs d'ici à la fin de l'année. Ce qui ramènerait le dépassement en 2012 à 360'000 francs», chiffre le magistrat qui s'apprête à informer la commission des finances de l'état inquiétant de la situation.
Expertise
La mise en œuvre de ces mesures aura évidemment un impact sur l'organisation du travail. Notamment sur le secteur très sensible de la sécurité et de la surveillance. «Nous manquons de huissiers-surveillants», reconnaît Sami Kanaan. «Pour assurer la pleine ouverture du MAH, il faudrait entre 21 et 23 personnes. On tourne souvent à moins de 18», déplore-t-il. Avant de préciser: «Avec ma collègue Sandrine Salerno, nous avons décidé de mettre en place une politique d'intégration et de formation pour le personnel en emploi de solidarité (EDS) qui travaille dans ce secteur. Le fait de renoncer à ces EDS pour la surveillance nous oblige à avoir recours à la sécurité privée ou à des auxiliaires», explique le magistrat qui va bientôt lancer une expertise du dispositif de sécurité active et passive dans tous les musées de la Ville (lire encadré ci-dessous).