Un krach? Oui, mais quand?

  • Fabio Bonavita, journaliste économique. DR

    Fabio Bonavita, journaliste économique. DR

BOURSE • Les économistes mondiaux sont de plus en plus nombreux à annoncer l’imminence d’un krach boursier. La question n’est plus de savoir s’il se produira, mais plutôt de parvenir à dater avec précision son arrivée. Et à y regarder de plus près, on se rend compte que la situation actuelle des marchés ressemble étrangement à celle qui avait précédé le fameux «Lundi noir» du 19 octobre 1987. Ce jour-là, l’indice Dow Jones avait enregistré une chute de plus de 22% en une seule séance. Trente ans plus tard, l’ingrédient principal est là pour revivre un nouveau séisme: des actions qui grimpent malgré la remontée des taux sur le marché obligataire. Autre inquiétude, les taux d’intérêt sur les dettes des entreprises sont anormalement bas. Dès lors, une remontée du coût du crédit aux Etats-Unis pourrait rapidement provoquer une récession et entraîner l’économie mondiale dans un vaste mouvement de chute. La déconnexion entre le haut niveau d’incertitude politique et économique et le faible niveau de stress des marchés est également inquiétante. Ce décalage entre une réalité anxiogène et des places boursières apaisées est paradoxalement une menace. La politique de dérégulation menée par le président américain Donald Trump vient allonger la liste des dangers qui pèsent sur l’économie mondiale. Le prochain krach pourrait également venir de la Chine où le nombre de logements vacants ne cesse de croître, laissant craindre une imminente crise immobilière. C’est désormais une évidence, l’Empire du milieu est en surchauffe. Malgré ces réalités, partout dans le monde, on dérégule à tour de bras en attendant avec inconscience la prochaine crise financière. Certainement, la plus importante.