Un mémorial de la Shoah en projet

Il n’existe aucun lieu de mémoire du génocide des Juifs à Genève. D’où la proposition du Congrès juif mondial et de la Cicad à la Ville. Explications. 

  • La place des Nations est proposée pour l’emplacement du mémorial, mais elle est déjà chargée de symboles. ©123rf/Desislava Haytova

Pour le moment, ce n’est qu’un projet. Mais, le Congrès juif mondial (CJM) et la Coordination intercommunautaire contre l’antisémitisme et la diffamation (Cicad) espèrent qu’il deviendra rapidement réalité. Leur souhait: voir s’ériger au cœur de la Genève internationale un monument en mémoire de la Shoah. «La Shoah est l’un des plus tragiques génocides de notre histoire, devenant un emblème de l’atrocité humaine. Pourtant à Genève, ville au centre de l’Europe, il n’existe aucun monument public en sa mémoire, souligne le CJM. Or, nous savons à quel point le devoir de mémoire est essentiel pour que le passé ne se répète pas et pour l’éducation des plus jeunes générations.» D’où le projet de mémorial soumis à la Ville de Genève. Pour Johanne Gurfinkiel, secrétaire général de la Cicad, il s’agit «d’un monument de mémoire plus que jamais nécessaire alors que les idéologies ou des groupes se revendiquant du nazisme continuent de proliférer. Notre démarche est un appel à la vigilance.»
 
Accord de principe de l’Exécutif

Sur le principe, le Conseil administratif a donné son accord. Comme le confirme le magistrat chargé de la Culture, Sami Kanaan:  «Cette demande est tout à fait légitime. Il n’existe en effet pas de monument en mémoire de la Shoah alors qu’il y en a un en mémoire des génocides rwandais, arménien et de Srebrenica [Bosnie-Herzégovine].»
Concernant le lieu, la Cicad et le CJM préconisent la place des Nations, notamment en raison de sa symbolique et de sa fréquentation par des visiteurs du monde entier. Seulement voilà, la place est déjà chargée de symboles. «Il est nécessaire d’insérer ce monument dans le contexte urbain et dans un lieu qui fasse sens à long terme», précise Sami Kanaan. Pour étudier entre autres la question du lieu, le dossier est désormais entre les mains du Département de l’aménagement des constructions et de la mobilité qui indique «qu’une rencontre avec l’association à l’origine de la demande suivra». 
De son côté, la Cicad espère voir le projet éclore au plus vite. Et évoque une cérémonie d’inauguration en janvier 2022. Pourquoi pas le 27 janvier, jour choisi par l’Unesco pour rendre hommage aux victimes de l’Holocauste.