Un milliard d'euros pour les écoles polytechniques

RECORD • Les deux Ecoles polytechniques fédérales figurent dans le carré de finalistes pour décrocher un milliard de subventions européennes sur 10 ans. L'excellence de la recherche helvétique reconnue par l'Europe. A la clé, 200 emplois à Genève.

  • Le Rolex Learning Center de l'EPFL.

    Le Rolex Learning Center de l'EPFL.

C'est une décision historique qui devrait tomber le 24 janvier prochain. Pour la première fois en Europe, un programme, le Future and Emerging Technologies Flagships Initiative, accordera deux subventions d'un milliard d'euros sur dix ans à deux projets de recherche. A quelques jours de la décision, le suspense est à son comble surtout en Suisse également. Car l'une des deux Ecoles polytechniques fédérales a de fortes chances de remporter l'une des enveloppes européennes.

Mille emplois à la clé

Sur les six projets encore en lice cet été, la Commission européenne de la recherche n'en a auditionné que quatre. Parmi eux, trois propositions suisses dont deux de l'EPFL. Ce qui est une proportion énorme. L'EPFZ codirige avec une université anglaise une recherche sur le développement d'Internet. La haute école lausannoise présente Gardian Angel, mêlant nanotechnologies et médecine, et le Human Brain Project. S'il décroche la timbale, ce programme de simulation du fonctionnement du cerveau humain pourrait créer 800 emplois à Lausanne et 200 à Genève. La Confédération, les Cantons de Vaud et de Genève et l'entreprise genevoise Rolex financent déjà à hauteur de 200 millions environ la construction d'une première étape de ce CERN du cerveau, appelée Neuropolis. Celle-ci verra le jour fin 2015 en collaboration avec les universités de Lausanne et de Genève, le CHUV et les HUG.En tant que bailleur de fonds de la Commission européenne de la recherche, la Suisse a droit à des subventions européennes. Les projets pilotés par les EPF fédèrent des équipes de toute l'Europe. Mais surtout, la sélection repose uniquement sur des critères scientifiques et sur le mérite. La politique n'interfère pas dans le choix du jury au terme d'un processus étalé sur quatre ans.

Leaders européens

«La Suisse est à la pointe de la recherche scientifique», confie-t-on à Lausanne. En dix ans, l'EPFL a connu une forte croissance Le président Patrick Aebischer a attiré des pointures à Lausanne, stimulé la recherche fondamentale et la création de jeunes pousses. En 2012, dans les medtech, qui croisent horlogerie, microtechnique et médecine, les start-up de l'EPFL ont levé 99 millions de francs, contre 10 millions pour celles de l'EPFZ. Depuis cinq ans, les EPF trustent le classement des prestigieuses bourses de l'European Research Council. En rapport à sa petite taille, l'EPFL est devenu l'un des leaders de la recherche en Europe et elle soutient la comparaison avec le reste du monde.