Une alerte aux vols de chiens sème la zizanie

POLÉMIQUE • «Ne laissez pas votre animal attaché devant les centres commerciaux. Les risques d’accident et de vol sont importants sur Genève.» Ce message affiché sur le site de la Société genevoise pour la protection des animaux (SGPA) affole de nombreux propriétaires de chiens du canton. Principalement des internautes qui ont relayé sur les réseaux sociaux, début janvier, une prétendue vague de rapts de chiens.

Info ou intox? «Ces kidnappings devant les magasins existent depuis longtemps et ça concerne toutes les races qui sont ensuite vendues sur Internet», avance Pauline sur Facebook. Et le maître d’un bouledogue de s’étrangler de colère: «Ça me rend fou cette inconscience! Les gens sont-ils naïfs, idiots? Tout le monde sait qu’on pique des chiens attachés seuls dans la rue!»

Renseignements pris, il s’avère qu’aucun vol de ce type n’a été signalé sur le territoire à la police l’an dernier. «Le seul vol porté à notre connaissance a eu lieu au domicile d’un propriétaire en avril 2017», détaille Caroline Widmer, porte-parole du Département de la sécurité et de l’économie (DSE). Elle rappelle aussi qu’en moyenne, une trentaine de chiens perdus ou fugueurs sont signalés chaque année à la police et qu’une vingtaine sont retrouvés par des citoyens ou les forces de l’ordre. Et d’appuyer: «Si les conseils de la SGPA sont louables, il est toutefois regrettable qu’ils soient alarmistes.»

Volonté d’inquiéter et responsabiliser les propriétaires ou réelle menace? Interrogé, Jacques Ferrand, directeur de la SGPA, campe sur sa position: «Il est de mon devoir de prévenir nos membres des risques encourus, car ces vols sont connus à Genève et dans toute la Suisse. Il y en a aussi devant les administrations, les postes ou les permanences médicales…» Même son de cloche auprès du Service de la consommation et des affaires vétérinaires (SCAV): «Bien que nous n’ayons pas d’éléments permettant d’affirmer une suspicion de vols de chiens attachés dans la rue, nous nous joignons au message de la SGPA qui se veut préventif», appuie pour sa part Michel Rérat, vétérinaire cantonal. ChZ