Mais qui donc est Michée-Chaudron qui a donné son nom à une rue du quartier des Charmilles? Eh bien, il s’agit de la dernière sorcière à avoir été exécutée à Genève le 6 avril 1652. Et la rue des-Belles-Filles appelée aujourd’hui rue Etienne-DUMONT? Comme l’indique son nom, il s’agissait d’un haut lieu de libertinage. Cocasse. Nos rues abondent de ces anecdotes croustillantes. Au Département de l’aménagement, du logement et de l’énergie (DALE), un site internet a été tout spécialement créé afin d’en préserver la mémoire. Inaugurée en début d’année, cette plateforme interactive a été baptisée Wiki-Ngéo. C’est une première en Suisse. Présentée sous forme de vaste guide ou de balade virtuelle, elle invite chaque citoyen à apporter ses connaissances.
Un projet d’envergure
«Depuis ces dernières années, nous avons remarqué que la population a un regain d’intérêt pour ses racines et son histoire», explique Vincent Galley, chef du projet. C’est donc en partie pour répondre à cette demande, que la Direction de la mensuration officielle s’est mise à l’ouvrage. Pas moins de deux ans et demi ont été nécessaires pour arriver à bout de ce projet ambitieux. Les noms géographiques ont fait l’objet d’un important effort de recherche historique, de compilation et de saisie informatique. Un vrai travail de fourmi!
Appel aux contributions
«Ce site est encore plus fiable que Google», affirme avec humour Laurent Niggeler, le directeur géomètre cantonal. Pour continuer à enrichir la plateforme, le projet a été imaginé sur une base participative. Original. Les personnes intéressées peuvent donc partager leurs connaissances directement sur la toile. Un apport nécessaire lorsque l’on sait que l’histoire est toujours en mouvement et que les classeurs d’archives ne suffisent pas à tout raconter.
Règles d’attribution
Chaque année, une vingtaine de noms de rue sont attribués. Dans tous les cas la dénomination choisie doit être facile à lire et à écrire. Il peut s’agir d’une référence à la toponymie locale, comme par exemple la rue des Falaises, ou à une personnalité comme la rue du Général-DUFOUR.
Concernant, les noms propres, les règles d’attribution sont précises. Il faut que la personne soit décedée depuis au moins dix ans et qu’elle ait marqué l’histoire de Genève.
Nous ne verrons donc pas de rue Nelson Mandela de sitôt, comme l’aurait souhaité les jeunes Socialistes.