Vandalisme à répétition en Vieille-Ville

ARSENAL• De très importantes déprédations ont été perpétrées en Vieille-Ville le mois dernier. Révolte des commerçants et des habitants.

  • Il y a dix jours, les parasols devant le restaurant «Les Armures», ont été incendiés…

    Il y a dix jours, les parasols devant le restaurant «Les Armures», ont été incendiés…

«C'est incroyable! Ils sont parfois jusqu'à trente à faire la fête à côté des canons en face de l'Hôtel-de-Ville! Certains soirs, nous avons même assisté à des relations sexuelles entre jeunes qui étaient carrément positionnés sur les canons de la cour de l'Arsenal. Du jamais vu!» Les commerçants et résidents de la Vieille-Ville sont excédés, même dégoûtés par autant d'actes de vandalisme perpétrés durant le mois d'octobre: «Il y a dix jours, des jeunes ont réussi à ouvrir une grille dans la cour de l'Arsenal. Nous avons été choqués, car en bas de cette trappe, se trouve le tableau électrique des Services industriels! Comprenez bien, c'est le lieu qui alimente en électricité tout le secteur!»

Orgie nocturne

Et un restaurateur de poursuivre: «Nous avons trouvé à côté des canons des cadavres de bouteilles de vodka, des préservatifs, des tampons hygiéniques, des seringues et même des garrots… Des jeunes âgés entre 15 et 20 ans faisaient la fête, buvaient énormément, cassaient tout, brûlaient les plantes, se battaient entre eux!» Une voisine poursuit: «Ils ont même incendié deux énormes parasols devant le célèbre restaurant des Armures!»

Protéger les touristes

Le bâtiment de l'Arsenal, qui domine la Vieille-Ville et qui date du début du XVIIe siècle semble pourtant vouloir protéger Genève avec ses cinq canons, vestiges des batteries qui défendaient jadis les remparts de la ville. Côté historique, il est aussi important de rappeler que de nombreux touristes passent chaque jour du côté de la Tour Baudet pour admirer les canons de la Vieille-Ville et les mosaïques de Cingria.

Que fait la police?

Mais voilà, de nuit, au minimum trois fois par semaine, l'Arsenal est squatté et subi des déprédations. La police, de son côté, est parfaitement au courant de la problématique: «Nous intervenons sur plainte, admet Jean-Philippe Brandt, porte-parole de la police genevoise. Ce phénomène de beuverie qui se termine en vandalisme n'est pas propre à la Vieille-Ville. Notre dispositif Mousquetaire, orienté sur la petite délinquance de rue, nous permet d'intervenir en fonction des déplacements de ce genre de criminalité.»Mais pour les habitants et les commerçants de la Vieille-Ville, la problématique s'est aggravée depuis que le poste de police du Bourg-de-Four ferme à 19 heures: «A l'époque où la police avait pignon sur rue 24 h/24, des rondes de gendarmes dissuadaient la venue de vandales… Aujourd'hui, nous n'osons même plus intervenir de peur de nous faire casser la figure par ces bandes de dégénérés alcoolisés!»